Vaccins et brevets : la ''philanthropie'' américaine, les mesquineries européennes

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Levée des brevets sur les vaccins contre le covid : Pour l’allemande Angela Merkel, plus frontale, c’est un Nein catégorique.

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Les 5 mai, les Etats-Unis d’Amérique ont fait savoir qu’ils comptaient soutenir la levée des barrières liées aux brevets des vaccins anti-Covid-19 en vue d'augmenter la capacité de production à travers le monde.

Katherine Tai, la représentante américaine au commerce, a fait savoir que « les circonstances extraordinaires de la pandémie de Covid-19 exigent des mesures extraordinaires […] l'administration croit fermement en la protection de la propriété intellectuelle, mais pour mettre fin à cette pandémie, elle soutient la renonciation à ces protections pour les vaccins Covid-19."

Dans tous les pays en butte aux difficultés d’approvisionnement en vaccins, on applaudit des deux mains. En Europe, où pourtant les producteurs de vaccins contre le Covid-19 ne courent pas les rues, on est moins chaud. Le président français Emmanuel Macron y va à reculons. Pour l’allemande Angela Merkel, plus frontale, c’est un Nein catégorique.  

Pris de court par l’annonce américaine qui a, et de loin, le plus investi dans la recherche pour des vaccins contre le Covid, les 27 de l’Union européenne esquivent très maladroitement en essayant de renvoyer la balle aux Etats Unis.  Ils ont d’abord demandé aux Américains de « faire des propositions concrètes », puis ont assorti cette demande de la condition de « mettre fin à son interdiction d'exportation des sérums et de leurs composants. »

C’est en d’autres termes, la réponse du berger à la bergère, qui la soupçonne d’opérer un « coup médiatique ».

Sur ce point, les Européens n’ont pas entièrement tort. L’intelligence de l’administration Biden est d’avoir essayé avec leur proposition de lever les brevets sur des vaccins compliqués à produire, un double coup. 

Ne pas laisser le terrain libre à la diplomatie des vaccins chinoise et à son soft power, même si pour l’instant la « générosité » de Pékin c’est plutôt du saupoudrage. Et en même temps compter sur le freinage des quatre fers de l’Europe et de Big Pharma pour que la charitable proposition américaine ne voie pas le jour.

C’est que de là à ce que tout ce beau monde se serait mis d’accord sur les voies et moyens de mettre en œuvre cet altruisme, le Coronavirus original, ses variants et ses mutants se seront peut-être éteints d’eux-mêmes. 

Le seul moyen pour Washington de convaincre que sa philanthropie vaccinale n’est pas calculée est de passer à l’acte, comme savent le faire les Américains quand ils le veulent, sans tenir compte des réticences, des oppositions et autres veto. 

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