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En Russie, la légende intacte de Iouri Gagarine, premier homme dans l’espace
Youri Gagarine, sa femme Valentina et sa fille Jelena sur la plage de Glasma en juin 1960
Intacte. L'immense popularité de Iouri Gagarine, 60 ans après son mythique vol spatial, reste un symbole central pour le Kremlin et sa politique de grandeur de la Russie.
Chaque 12 avril, date de son envol réussi, les écoliers russes célèbrent la "Fête de la cosmonautique", ponctuée de lectures et de concerts. Et chaque année, des bouquets de fleurs sont déposés devant les nombreux monuments à la gloire de Gagarine, tandis que les médias racontent son épopée.
Le cosmonaute Youri Gagarine à bord de la fusée Vostok-1, le 12 avril 1961 à Baïkonour
"C'est une figure absolument consensuelle qui unit la Nation, un exemple très rare d'unanimité", note l'écrivain Lev Danilkine, qui lui a consacré une biographie.
Un culte qui s'explique tout d'abord par le bond technologique qu'incarnent le cosmonaute et sa victoire à la régulière sur le rival américain. Gagarine, c'est la destinée d'un homme qui a fait basculer l'Histoire.
"Il a fait passer l'être humain de simple être vivant à une forme d'intelligence allant au-delà de la Terre", résume l'historien Alexandre Jelezniakov.
A quelques jours du 60e anniversaire du premier vol humain dans l’espace par le soviétique Youri Gagarine, la biographie de ce héros de l'ère soviétique en videographie. VIDEOGRAPHIE
Gagarine, fils d'un charpentier et d'une paysanne ayant subi l'occupation nazie, formé comme ouvrier-métallurgiste avant de devenir pilote, est donc l'incarnation du héros populaire.
Ce statut va de pair avec son grand sourire et son optimisme qui continuent de vivre à travers d’innombrables photographies, affiches, documentaires, vêtements, tatouages et souvenirs touristiques à son effigie.
S'y ajoutent les récits sur ses qualités humaines : camaraderie, courage et amour pour ses filles et sa femme, Valentina Gagarina, à qui il écrivit une lettre d'adieux poignante - longtemps gardée secrète - en cas de décès lors de sa mission :
"Si quelque chose tourne mal, je vous demande, à toi surtout, Valioucha, de ne pas mourir de chagrin. Car ainsi va la vie."