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Comment Marrakech se prépare au déconfinement
Si Marrakech, ville de vie, de jour comme de nuit, dans l‘effervescence des sens, se contemple dans la nostalgie de celui qui sait qu’une vie normale de l’avant pandémie du Covid-19 n’est pas pour demain, elle ne s’en prépare pas moins à revivre avec.
Retrouver dans la première destination touristique du Royaume la "vie d'avant" la crise sanitaire induite par cet ennemi "invisible" nécessitera du temps et un arsenal de mesures proactives pour réapprendre à vivre et apprendre à vivre avec les règles de la distanciation sociale et de sécurité sanitaire dans les lieux publics et des espaces de la mobilité.
Le déconfinement ? Il ne sera que progressive.
La ville impériale, ses autorités, ses élus et ses acteurs institutionnels et civiles sont à pied d’œuvre, depuis quelques semaines déjà, afin d’anticiper tous les scénarii envisageables, l’objectif ultime étant de garantir une meilleure gestion de la période post-confinement.
Une adaptation globale et collective
S’est engagée ainsi une dynamique vertueuse en vue de fédérer les énergies et engager une réflexion collective et structuré qui englobe non seulement les spécificités et problématiques de la situation actuelle, mais aussi l'aspect prospectif, avec ses contraintes et défis qui exigent la recherche de solutions créatives et innovantes pour mieux s'adapter à la période post Covid-19.
Un Forum "Marrakech post Covid-19", prévoyant une série de panels et d’ateliers de réflexions et d’échanges, a été lancé avec pour finalité la concertation entre l’ensemble des acteurs concernés par les modalités du post-confinement.
La méthodologie adoptée est très précise de manière à permettre la canalisation de toutes les interventions selon une stratégie unifiée, fondée sur trois axes essentiels, a affirmé le wali de la Région, Karim Kassi-Lahlou, qui s’exprimait lors du premier webinaire ayant ouvert ce cycle de visioconférences et de panels prévus dans le cadre de cet ambitieux Forum.
Le premier axe concerne la protection, notamment la prévention et la sécurité sanitaire, alors que le 2ème porte sur la relance des secteurs économiques et sociaux dans la perspective de garantir un nouveau décollage.
Le 3ème axe se rapporte à l'innovation à travers l'élaboration de nouvelles solutions et outils d'intervention.
Cinq ateliers interactifs à distance ont été mis en place.
Le premier a porté sur le lancement d'une étude générale sur Marrakech post Covid-19, par l'université Cadi Ayyad et le Centre régional d'investissement.
Le 2è a concerné l'Initiative Challenges, organisée par EBF (Emerging Business Factory) et ses partenaires.
Le 3ème atelier interactif a été lancé, en parallèle, par la CGEM Marrakech-Safi, avec comme axe central l'examen des questions relatives aux secteurs économiques et les perspectives de la garantie de leur continuité et relance durant la période post Covid-19, ainsi que la présentation de nouvelles solutions innovantes.
Le 4ème atelier a été initié par le Conseil régional du tourisme et ses partenaires et concerne la promotion du secteur touristique.
Le 5ème atelier, enfin, interactif, dont la coordination des travaux a été confiée à l'Agence urbaine de Marrakech (AUM), est consacré à la thématique des espaces publics qui soulève plusieurs défis à tous les niveaux.
Vivre avec le coronavirus en l’évitant
Une première visioconférence a été initiée par l'AUM sous le thème "Quels espaces publics après le déconfinement ? Penser le déconfinement à travers une pratique intelligente des espaces publics". Elle a réuni des responsables, des acteurs institutionnels, des universitaires et des experts dans les domaines de l’urbanisme, de l’éducation et de la formation, de la santé, du tourisme, de l’architecture et de l’habitat, avec pour objectif d’apporter des regards croisés et prospectifs sur l’usage et la gestion des espaces publics dans la cité ocre après la fin du confinement.
Le choix de cette thématique pour ouvrir ce cycle de débats sérieux n’est pas fortuit. C’est que les espaces publics seront, certainement, les plus prisés par les citoyens surtout après une aussi longue période de confinement. D’où la nécessité d'assurer une gestion optimale et efficace de ces lieux, qui constituent le cœur battant et le centre névralgique de la cité ocre, lors de la période post-confinement.
Les participants à ce premier webinaire ont, dans leurs recommandations, mis l’accent sur l’importance de la convergence des idées en vue de favoriser l’émergence d’approches efficaces afin de mettre en place une nouvelle conception relative aux modalités d’exploitation des espaces publics, à même de garantir la sécurité de tous, dans le respect des mesures préventives après le déconfinement.
Ils ont suggéré aussi l’interdiction temporaire de l'exploitation des espaces publics pour l'exercice d'activités commerciales et économiques, la réorganisation provisoire de ces lieux, la conversion des rues d’une largeur de moins de 10m en des passages dédiés aux piétons, l’augmentation de la largeur des trottoirs au profit des piétons, la mise en place d'un plan relatif aux activités commerciales tout en prenant en compte la distanciation sociale, la sensibilisation et la conscientisation quant à la nécessité du respect des précautions sanitaires et de la préservation des espaces publics. Pour assurer le succès de cette approche des commissions seront créées mixtes pour assurer le respect des procédures préconisées.
Les participants à la vision conférence ont souligné par ailleurs l’importance de la prise en considération de la relation entre la santé publique et la planification urbaine dans les politiques publiques en général.
Il a été aussi recommandé l'atténuation de la pression de la circulation et de la mobilité à travers l’élargissement de certaines avenues et artères, la réorganisation de la circulation au niveau des giratoires et l’interdiction de l’entrée des poids-lourds à l’intérieur de la ville, sans oublier l’intérêt particulier à porter aux personnes à besoins spécifiques, à travers l’amélioration des accessibilités.
Pour réussir première phase du post-confinement, l’accent a été mis sur incitation des citoyens à réduire leurs déplacements, la réorganisation du transport public de manière à y assurer des moyens de prévention (distanciation sociale, désinfection en continu), outre l’adoption d’horaires de travail différents, selon les zones, afin d’éviter la congestion et les embouteillages à des moments bien précis, ainsi que la restructuration et la rénovation du parc des bus.
Le défi à relever ainsi n’est pas moins que de réussir dans la cité de Sept saints un déconfinement sans risques de rebond du Covid-19 permettre un mieux vivre-ensemble en côtoyant, si l’on croit les études publiées à ce sujet, le coronavirus tout en le neutralisant.