De l’opposition au Roi à l’opposition de Sa Majesté, le premier ministre de l’alternance programmée est mort

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Mohammed VI à sa première prière du vendredi en tant que Roi, à sa droite le Prince Royal Moulay Rachid et à sa gauche son Premier ministre Abderrahmane Youssoufi, le 30 juillet 1999 

L’ancien Premier ministre Abderrahman Youssoufi s’est éteint dans la nuit d’hier (jeudi 28 mai 2020) à l’hôpital Cheikh Khalifa de Casablanca où il était hospitalisé. Il a été admis en urgence dimanche dernier.

Âgé de 96 ans, un des leaders historiques de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Abderrahmane Youssoufi est l’une des figures du mouvement national marocain et par la suite de « l’opposition au Roi » avant qu’il ne se reconvertisse avec Abderrahim Bouabid, l’autre leader de la gauche marocaine légaliste, à l’opposition de Sa Majesté ».  C’est à ce titre qu’il lui succède à la tête de l’USFP pour mener à terme l’alternance consensuelle (ou programmée) à un moment critique de la vie politique marocaine. L’histoire retiendra donc de lui surtout l’image de l’homme qui a contribué au succès de la succession monarchique au Maroc, de Hassan II à Mohammed VI. Pilier du gouvernement de transition de 1998, il a été débarqué de son poste de premier ministre en 2002 au profit d’un technocrate, Driss Jettou, ce qui n’a pas empêché son parti de poursuivre son parcours gouvernemental.

Depuis, il a été l’objet d’une sollicitude particulière de la part du Roi Mohammed VI. Au cours de ces dernières années, le souverain rebaptisa personnellement une des principales artères de Tanger, sa ville natale, du nom de Abderrahmane Youssoufi, et s’enquérait régulièrement de son état de santé.

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