Kénitra: Les petits métiers pendant le Ramadan, les victimes collatérales du coronavirus

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Kénitra – Ils avaient l'habitude de s’installer dans les ruelles des anciennes médinas, des souks et des quartiers populaires de toutes les villes du Royaume, les métiers occasionnels qui naissent et fleurissent à l'occasion du mois sacré du Ramadan ne sont pas au rendez-vous cette année à Kénitra. L’état d’urgence est passé par-là.

Ces petits métiers qui apportent avec l’arrivée du mois de jeûne leur charme  et dégagent une certaine chaleur et des senteurs alléchantes, sont quasi-absents cette année dans leurs lieux habituels de vente, dans la capitale du Gharb, laissant le vide s’accaparer la devanture de leurs échoppes ou parfois de leurs étalages ambulants.

Ainsi et dans ce même contexte, certains des commerces ont la coutume de se reconvertir exclusivement durant ce mois sacré en des vendeurs de "chebakia" ou gâteaux au miel, "beghrir" ou crêpes à mille trous, "briouates et pastilla", feuilles de brick, "sefouf ou sellou" et "mhancha aux amandes", quelques différentes recettes de cuisine marocaine traditionnelle fortement demandées et appréciées par les citoyens avides de consommer pendant ce mois béni ces divers mets succulents aux odeurs parfumées.

Pour Houssin, un vendeur habituel de beignets marocains a transformé son activité en vendant des feuilles de brick, meloui, et de la chebbakia dans son petit magasin situé au centre de la ville de Kénitra, tout en respectant les mesures d’hygiène et de sécurité imposées par l’Etat.

Houssin qui travaille à l’intérieur de son magasin en mettant des barrières de sécurité devant l’entrée de son local, a confié dans une déclaration à la MAP, qu’il ne vend que sur commande téléphonique afin d’éviter tout rassemblement éventuel devant son magasin et ce durant la journée avant 17h.

Quant à Rachida, une vendeuse de feuille de brick et de baghrir à Khebbazat, un quartier populaire connu à Kénitra a indiqué dans une déclaration similaire, que suite aux circonstances actuelles que traverse le Maroc et à la mise en place de l’état d’urgence, son revenu journalier qu’elle espérait gagner durant ce mois de Ramadan comme dans les années précédentes n’est pas au beau fixe.

Faisant partie des travailleurs de l’informel et mère de quatre enfants, Rachida a souligné qu’elle est parmi les bénéficiaires des aides financières allouées par le Comité de veille économique en faveur des ménages du secteur informel qui n'ont plus de revenus du fait du confinement.

"Je remercie SM le Roi Mohammed VI pour l’attention particulière qu’il accorde à son peuple", a-t-elle dit avec fierté, soulignant le soutien et l’assistance fournis par les autorités locales et les agences bancaires et de transfert de fonds, qui veillent au bon déroulement de cette opération dans le plein respect des mesures de sécurité.

Par ailleurs, certains commerçants n’ont pas raté cette occasion du confinement sanitaire à domicile et ont eu l’idée de lancer la vente de leurs produits ramadanesques en ayant recours à leurs comptes sur les réseaux sociaux et aux différentes applications des nouvelles technologies comme Instagram, whatsApp ou même via des appels téléphoniques.

C’est ainsi que ces derniers proposent la livraison de toutes les commandes qu’ils reçoivent par le biais de leurs livreurs, avec un paiement bancaire en ligne, permettant aux deux parties d’éviter tout contact direct avec l’argent ou avec les personnes. L’objectif étant de créer la joie et la béatitude au sein des familles qui avaient pris l’habitude de préparer avec leurs proches ces mets délicieux, omniprésents sur l’ensemble des tables marocaines.

Les petits métiers ramadanesques procurent, sans doute, à l’approche comme durant ce mois béni, une ambiance particulière et constituent une occasion pour plusieurs personnes, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, de se lancer et de s'adonner à ces métiers spécialement réservés à ce mois sacré qui les aident à accroitre leurs revenus pour les mois à venir.

*MAP