société
Le quotidien italien ''La Presse'' répond par un missile Patriot au Prince Moulay Hicham
Le Prince Moulay Hicham au milieu de son personnel de maison lui expliquant la distanciation
De son confinement dans son « pays natal » comme il appelle désormais le Maroc, le Prince Moulay Hicham s’est fendu dans le Soir belge du 3 mai d’une tribune où il trouve encore à redire sur la politique sanitaire du Royaume. Ce que l’on peut retenir de cette tribune est édifiant sur les motivations qui l’ont animée. Si, le Prince, dans ce qui ressemble bien à une clause de style, salue la réactivité des autorités, c’est pour mieux dire qu’elle cache « une réalité troublante ». Ainsi, à ses yeux la réaction déterminante de l’État se réduit à une réaction par défaut, à un pis-aller. Si l’Etat marocain a cherché à contenir la pandémie, c’est parce qu’il «ne pouvait pas se permettre de faire autrement, en particulier à cause du retard enregistré dans des secteurs clés comme l’éducation et l’emploi ». Pour convaincre les Marocains de sa bonne foi, Moulay Hicham aurait pu nous citer un seul pays, de la grande Chine aux puissants États-Unis en passant par la France, l’Italie, le Royaume Uni, pourtant crâneur au début, l’Allemagne ou encore l’Espagne où le premier réflexe des gouvernements n’a pas été l’endiguement de la propagation par le confinement et les gestes barrières. Mais comme la fin justifie les moyens, principe cher à l’auteur du célèbre traité politique Le Prince, le notre, Moulay Hicham, a menti par omission.
La réponse à l’article du Prince, aussi puissante et précise qu’un missile Patriot, lui est venue d’une tribune publiée par le quotidien italien La Presse. L’auteur précise « que la presse française (étant) fatiguée de ses sorties, le prince Hicham a trouvé refuge auprès d’une vieille connaissance belge, Baudoin Loos, qui durant vingt ans lui a assidûment prêté sa plume pour annoncer toute sorte de cataclysme pour le Maroc. Même si toutes les prophéties du prince Cassandre se sont révélées fausses, son protégé Wallon n’en démord pas, avec cette fois comme trame de fond, de nouveaux mauvais augures inspirés de la pandémie mondiale du nouveau coronavirus.
« Loos a ainsi ouvert une page de blog dans Le Soir de Bruxelles pour permettre au prince Hicham d’exister par-delà son confinement au Maroc.
Bien entendu, pour justifier cette contribution, il a fallu que Hicham Alaoui se targue d’être le cousin du roi du Maroc et de son titre pompeux de « chercheur associé à l’Université de Harvard » obtenu grâce à une donation, à défaut de diplôme, celles de Princeton et de Stanford ayant expiré. Sans cela, il ne serait rien.
« Dépourvu d’activités, le prince en sa demeure s’affuble aussi du titre de « politologue » pour servir une « analyse » de la situation du royaume luttant contre le virus.
« N’ayant rien à redire sur la réactivité des autorités, sur la justesse de leurs décisions, sur les moyens déployés, sur l’efficacité des politiques strictes de mise en quarantaine et de confinement, acclamées partout dans le monde comme constituant un « modèle de référence » que les grandes puissances occidentales envient au royaume, il s’est trituré les méninges pour y voir encore des signes cachés d’une révolte ou d’une sédition imaginaire.
« Le concept qu’il sort de son chapeau d’illusionniste est celui d’une « réalité troublante ». Laquelle ? Celle selon lui qui serait que le Maroc aurait pris les devants et fait mieux que les démocraties les plus avancées uniquement du fait de la fragilité de son système de santé, de l’éducation ou de sa politique d’emploi.
« Donc, si on tente de suivre le raisonnement tortueux du prince qui s’ennuie, le Maroc ne peut légitimer sa réussite face à la crise du Covid-19 que par ses carences sociales ! Une idée si iconoclaste qu’elle prêterait à sourire si elle venait d’un esprit malin, mais sortie du cerveau d’un homme qui se dit côtoyer les universitaires de Harvard, cela inquiète sur son état d’auto-conviction maladif (...)
« Et pour creuser davantage le sillon de sa fantaisie, le prince-chercheur affirme que des menaces planent sur le Maroc prenant pour certitude la résurgence d’une seconde vague de la pandémie cet hiver (prédiction qui fait encore grand débat dans la communauté scientifique) qu’il accroche comme à un wagon à des
« Menaces existentielles de ce type ». Et de là, ajoutant une pincette de poudre de perlimpinpin sur le réchauffement climatique, il aboutit au fait que l’économie du pays ne se relèvera pas et que la population ne sera pas protégée du Covid-19 à cause des inégalités sociales, agitant de nouveau la situation réglée depuis deux ans des manifestations dans le Rif. (...) C’est ensuite avec une tirade sur le Printemps arabe vieux de 10 ans que le prince, manifestement ferré à cette époque révolue, tente d’expliquer ce que devront faire les autorités, faisant l’apologie d’une Tunisie pourtant exsangue et cataloguant de facto le Maroc dans le camp des méchants régimes autoritaires. Pourtant, le pays n’a pas géré la situation comme le ferait un régime dictatorial, ni contraint sa population par un quelconque lavage de cerveau ultranationaliste. (...). En comparaison, le chaos ambiant à New York, Londres ou Milan n’est pour lui que chose inexistante.
« Mieux encore, Hicham Alaoui n’a trouvé que les lointaines contrées asiatiques comme la Corée du Sud et Taiwan pour chanter leurs louanges, fermant les yeux sur la vieille Europe ou son Amérique tant chérie qui ont sombré dans les problèmes et la désorganisation malgré leur état de démocratie dont il veut à tout prix plaquer le modèle sur le cas marocain. Et bien entendu, le politologue en herbe a effacé plus de cinquante ans d’histoire de ces dragons d’Asie qui ont procédé à leur rythme à instaurer un Etat de droit après des régimes militarisés dont l’ordre et la discipline hérités ont servi aujourd’hui face à ce choc exogène (...)
« Hicham Alaoui devrait méditer sa chance de s’être trouvé dans son pays qui l’a protégé contre ce mal insidieux, car dans son exil doré, les gens tombent comme des mouches. (.... )»