Le retour de l’État

5437685854_d630fceaff_b-

7774
Partager :

La pandémie du Covid-19 a favorisé au Maroc le retour de l’État. Un vrai retour vertueux. Un retour d’un État stratège, planificateur, protecteur, à la fin, un état providentiel.

Le chef de l’État lui-même, SM le Roi Mohammed VI, dans son rôle constitutionnel, a, très tôt, pris les choses en main avec résolution et a créé une vaste dynamique dans laquelle il a enrôlé la nation, le gouvernement, la société civile et toutes les forces vives du pays. 

L’État néo-libéral qui laisse le marché se réguler tout seul et qui se cramponne strictement, et exclusivement, à ses fonctions régaliennes est mort. Pratiquement et conceptuellement. C’est la première victime du Covid-19.

Cet État-là a démontré son inanité. Il crée peut-être des richesses, mais il ne les redistribue pas. Son libéralisme est un leurre. Il crée des dividendes, mais beaucoup de laissés-pour-compte. Il génère certes de la richesse, mais pour une infime minorité. Les flux de richesses virtuelles qu’il crée n’ont aucun impact sur la réalité. Au premier coup de Trafalgar tout s’évapore !

Nous aimons ce Maroc qui fait face à la pandémie. C’est un pays dans lequel la solidarité a un sens. La générosité nationale s’exprime d’une manière générale, spontanée et durable. Tout le monde donne. Les nouveaux filets sociaux d’urgence établis par les pouvoirs publics fonctionnent pour tous. Personne n’est oublié. La discipline requise pour combattre le mal est globalement respectée. Pour une fois, tout le monde a conscience que nous avons un destin commun, partagé et insécable.

Est-ce que nous assistons à la création d’un nouveau Maroc ? Personne n’a une boule de cristal pour sonder l’avenir. Mais ce qui est sûr, c’est que deux éléments se sont aujourd’hui imposés indubitablement et ont, désormais, une force d’évidence.

Un. La vulgate néo-libérale n’est plus la panacée universelle. Ses coûts ne sont plus supportables ni pour les sociétés, ni par la nature, ni pour la durabilité de l’espèce humaine elle-même.

Deux. Une société solidaire est possible. Avec un accès aux soins de qualité universelle. Avec une éducation de haut niveau à la portée de tous. Un État stratège qui protège et qui fait respecter la loi pour tous, l’égalité des chances de tout un chacun et les droits humains de tous. 

*Bab N° 22 – Avril 2020

 

lire aussi