société
Pas d’année blanche, reprise en septembre, épreuves baccalauréat en juillet et un couac pédagogique
Le Ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaid Amzazi, a clarifié devant la Chambre des Conseillers le devenir pour cette année de l’enseignement au Maroc avec un couac pédagogique. En annonçant « qu’afin de garantir l’égalité des chances entre tous les élèves, il a été décidé que les sujets d’examen ne porteront que sur les cours dispensés dans le cadre de l’enseignement présentiel avant la date de suspension des études (le 14 mars 2020) », il a en même temps réduit de beaucoup les chances de poursuite régulière de la scolarité à distance. Le souci d’équité du ministre est certain, mais en annonçant que les élèves ne seront interrogés que sur les cours présentiels, on peut imaginer facilement que beaucoup de parents auront des difficultés à astreindre leurs enfants à l’assiduité.
Mais c’est désormais acquis : Les élèves ne retourneront en classe dans les établissements d'enseignement qu’en mois de septembre prochain, a annoncé, mardi, Saaid Amzazi.
Les épreuves du baccalauréat seront maintenues, à savoir l’examen national de la deuxième année du baccalauréat qui sera organisé en juillet et l’examen régional de la première année du baccalauréat, qui aura lieu en septembre, a affirmé M. Amzazi lors de la séance hebdomadaire de la Chambre des conseillers.
En réponse à une question centrale lors de la séance des questions orales sur "le bilan de l’enseignement à distance et les perspectives de fin d’année scolaire", le Ministre a noté qu’afin de garantir l’égalité des chances entre tous les élèves, il a été décidé que les sujets d’examen ne porteront que les cours dispensés dans le cadre de l’enseignement présentiel avant la date de suspension des études (le 14 mars 2020).
Par ailleurs, des cours intensifs à distance seront programmés pour garantir une bonne préparation aux épreuves de première et deuxième année du baccalauréat et ainsi permettre aux candidats de passer ces examens dans les meilleurs conditions, a souligné le Ministre.
Dans ce sens, le département de tutelle s'emploiera à mettre en œuvre des mesures sanitaires pour préserver la santé des élèves, cadres pédagogiques, administratifs et organisationnels pour le bon déroulement de ces examens, a relevé M. Amzazi.
Selon le responsable gouvernemental, il s’agit principalement de stériliser les établissements d’enseignement plusieurs fois par jour, fournir des masques de protection, les produits désinfectants et matériaux de mesure de température, veiller au respect de la distanciation sociale en réduisant le nombre de candidats dans chaque salle, mettre en place des mesures organisationnelles nécessaires lors de l’élaboration des épreuves, utiliser des salle ou espaces très vastes tels que certains complexes sportifs, ou encore veiller à l’hébergement, à l’alimentation et au transport des candidats.
Concernant les autres niveaux scolaires, les notes du contrôle continu seront prises en considération, a souligné M. Amzazi, notant que le Ministère poursuivra également la continuité pédagogique, jusqu’à la fin de l’année scolaire, afin de terminer les programmes et d’assurer la continuité du processus "d’enseignement à distance", à travers les diverses plateforme numériques, chaîne de télévision et brochures qui seront distribuées aux élèves du niveau primaire des zones rurales.
M. Amzazi a également relevé que l’année scolaire n’est pas encore achevée et que le programme restant revêt une importance particulière dans le cursus académique de l’élève, faisant savoir le Ministère organisera durant le mois de septembre des séances de rattrapage et de soutien présentiel dans le but de renforcer les acquis des élèves et leur permettre de poursuivre leur scolarité dans les meilleures conditions.
Le Ministre a appelé les élèves et leurs familles ainsi que les cadres pédagogiques et administratifs à poursuivre les efforts déployés et à faire preuve de responsabilité et de sérieux lors de cette dernière phase.
Le ministre a d’ailleurs totalement exclu, mardi à Rabat, l'éventualité de décréter une année blanche scolaire au Maroc.
En réponse à une question centrale à la Chambre des conseillers, M. Amzazi a souligné que 70% à 75% des programmes d'études et de formations a été accompli avant la suspension des études le 16 mars, ce qui exclut totalement l'éventualité de décréter une année blanche.
Il a souligné que le ministère, dans le cadre d'une approche proactive, s'est engagé depuis l'annonce des mesures d'urgence sanitaire, à travailler sur tous les scénarios possibles pour assurer la continuité pédagogique et gérer le reste de l'actuelle année scolaire.
"Le ministère a adopté une approche participative à cet égard, à travers laquelle il s'est attelé à recueillir les opinions et les propositions de tous les acteurs pédagogiques et administratifs, notamment les professeurs, les inspecteurs, les directeurs d'établissements d'enseignement public et privé, ainsi que les associations des parents d'élèves et les partenaires sociaux aux niveaux central et régional", a-t-il expliqué, notant que l'ensemble des propositions ont concerné le même scénario développé par le ministère.
Cette vision est basée, selon le ministre, sur les déterminants liés à la préservation de la sécurité et de la santé des étudiants, des professeurs et des cadres éducatif et administratif, sur l'évolution de la situation épidémiologique dans le Royaume, sur la garantie de l'équité et de l'égalité des chances pour l'ensemble des étudiants, ainsi que sur la prise en considération des différences qui existent entre les familles en matière d'encadrement et de suivi de leurs enfants, ainsi qu'en termes des conditions du suivi régulier de leurs études.
Après avoir souligné que l'enseignement à distance "ne peut en aucun cas remplacer l'enseignement en présentiel", M. Amzazi a estimé que celui-ci a constitué la seule et meilleure solution durant les circonstances sanitaires actuelles pour assurer la continuité pédagogique.