Restructuration de l’Académie du Royaume : Les contours d’une renaissance

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Le projet est mu ainsi par la volonté de sortir l’Académie du Royaume de la conception classique qu’on en a et de son cadre souvent de par trop élitiste et hermétique

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C’est incessamment que le projet de loi sur la réorganisation de l’Académie du Royaume du Maroc sera examiné par les deux Chambres du Parlement. Adopté en juin 2020 en conseil de gouvernement, ce projet tend à adapter cette institution aux évolutions du monde et du Royaume. 

Lancée en 1977 par le Roi Hassan II pour doter le Maroc d’un outil de réflexion, de débat académique et de rayonnement, l’Académie, près de 40 ans après avait grand besoin d’un nouveau souffle pour reprendre dans l’espace de la pensée et de la recherche toute sa place.

C’est cette relance qui s’est produite en 2015 lorsque le Roi lui a assigné de nouvelles missions qui passaient par une restructuration profonde de ses organes et de ses méthodes de travail. Parallèlement à sa dynamique retrouvée marquée par des cycles de conférences, d’animation culturelle et artistique, l’Académie s’est penchée sur elle-même et sur les voies et moyens de remplir pleinement son rôle de moteur de recherche et d’action vivant et intelligent conformément au vœu du Souverain.

La révision du cadre juridique de l’Académie tel qu’il a été adopté en conseil de gouvernement s’est articulée autour de quatre axes : les missions de l’Académie de manière à contribuer fortement à la renaissance intellectuelle, scientifique et culturelle du Royaume, la refonte du système d’adhésion rationnalisant la procédure de nominations des membres, la restructuration des organes de l’Académie en vue de la création d’une structure académique en charge de sa stratégie et  de son déploiement qui englobe aussi bien les activités scientifiques qu’un institut royal pour la recherche dans l’histoire du Maroc, et, last but not least, la mise en place d’ une haute instance de la traduction et de l’Institut académique des Beaux-Arts.  

Cet ambitieux projet est ainsi motivé par la nécessité et la volonté de sortir l’Académie du Royaume de la conception classique qu’on en a et de son cadre souvent de par trop élitiste et hermétique.  Il ne s’agit pas moins que de l’ouvrir sur monde pour lui faire épouser les contours du Maroc de Mohammed VI pour que l’Académie intègre dans ses différentes dimensions l’esprit et la lettre de la constitution du Royaume qui consacre l’ensemble des affluents de la culture marocaine et de sa civilisation comme autant de composantes à parts égales de la diversité marocaine.

Si l’Académie du Royaume n’a pas attendu pour dynamiser et diversifier les champs de son intervention, l’adoption de ce projet va lui permettre d’institutionnaliser les segments de son action. Qu’il s’agisse de la traduction, un outil de la circulation des sciences contemporaines et anciennes des autres langues vers l’arabe et de l’arabe vers les autres langues, ou de de la création de chaires de recherche notamment pour les doctorants qui y trouveront des conduits qui mènent vers l’état actuel des sciences et des différents savoirs, l’Académie entend faire feu de tout bois pour être d’un apport considérable, à travers le débat et les échanges, à la culture marocaine dans son sens le plus globale. 

Tout aussi important dans cette restructuration, l’adjonction à l’Académie de l’Institut Royal de l’Histoire du Maroc est une voie grande ouverte sur le récit national et la recherche archéologique dans ses différentes strates sans rien céder de ce qui constitue en même temps sa diversité et son lien national qui remontent très loin dans l’histoire du Royaume.   

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