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La calèche, emblème de la Cité ocre, menacée par le bus à impériale
La cal?che est pour Marrakech ce que la gondole est pour Venise ou le bus imp?rial rouge et les taxis noirs sont pour Londres, un embl?me de la Cit? ocre indissociable de son tourisme.
Harmonieusement int?gr?e dans le paysage urbain de Marrakech, la cal?che aux couleurs vert olive s'est impos?e, au fil des temps, comme le moyen de transport ?cologique et original. Une promenade en amoureux, une randonn?e exotique dans les d?dales de la cit? ou juste le besoin d?aller d?un endroit ? l?autre, la cal?che est bonne ? tout.
Marrakech compte parmi les tr?s rares villes au monde, qui ont su garder, et avec soin, la cal?che comme "v?ritable patrimoine immat?riel", faisant de cette ville imp?riale, un lieu f??rique o? se c?toient sans dissonance modernit? et authenticit?.
L'enseignant chercheur sp?cialiste du patrimoine, Mohamed Oujama?, explique que le terme familier largement utilis? par les Marocains pour d?signer la cal?che ? al-koutchi - trouve son origine dans le terme "cocher".
La cal?che arrive Maroc au 19? si?cle dans les bagages d?une communaut? ?trang?re, principalement les marchands anglais, qui commen?ait ? s?installer dans un Maroc m?r ? la colonisation. Elle sera par la suite adopt?e par les notables et de hauts repr?sentants des autorit?s comme un moyen de transport confortable et distingu? qui change de l??ne et du mulet.
Plus tard, la cal?che se d?mocratisera. Elle devient par excellence moyen de transport populaire des biens et des personnes, ??taxi??, triporteur?? elle achemine gens et? marchandises au fond des souks, entrainant dans son sillage des op?rations d'am?nagement des rues.
Si la cal?che a disparu des autres villes marocaines, remplac?e par les nouveaux moyens de transport (autocars, bus et voitures entre autres), Marrakech, tourisme oblige, a su la pr?server.
Passage oblig? pour les visiteurs marocains et ?trangers, la cal?che est une m?moire mobile d'une grande valeur ajout?e pour le secteur du tourisme et au service du rayonnement international de la Cit? ocre.
L??volution touristique de la ville contraint les pouvoirs publics ? structurer le secteur et ? le soumettre ? des r?gles de s?curit? et d?hygi?ne strictes. Puces ?lectroniques pour les cal?ches et num?ros de s?ries pour les chevaux, contr?le quotidien des permis de confiance pour les conducteurs et examens ?tat des v?hicules et des chevaux. La Soci?t? de protection des animaux et de la nature (SPANA) y ajoute sa propre touche en organisant des concours r?compensant les plus beaux attelages et montures.
Mais la cal?che n?est plus seule sur le march?. Le secr?taire g?n?ral de l'Association des professionnels des cal?ches, Hassan Lakhdar, se plaint de la "concurrence d?s?quilibr?e" des bus ? imp?riale qui s'accaparent pr?s de 60 pc du march? des ballades touristiques ? Marrakech, la soci?t? charg?e de l'exploitation des bus proposant des tarifs d?fiant toute concurrence.
Le service "Marrakech Tour" est assur? par des bus ? deux ?tages d?capotables et ?quip?s d'un syst?me audio qui permet de d?couvrir l'histoire et les particularit?s de chaque monument desservi dans plusieurs langues ?trang?res. Les circuits propos?s desservent chacun une vingtaine d'arr?ts sur un parcours traversant les principales attractions touristiques et monuments historiques de la ville.
Les d?fenseurs du tout naturel d?noncent les circuits panoramiques en bus ? imp?riale rouges. Ils ont ?t? motiv?s par des consid?rations purement commerciales, ce qui peut se comprendre, et auraient d?natur? Marrakech, surcharg? l'espace inutilement sans apporter aucune valeur ajout?e au tourisme.
Pour faire face, les cochers appellent ? la prise de plusieurs mesures de nature ? pr?server la p?rennit? de ce patrimoine immat?riel. A commencer par la subvention des foins des chevaux, la structuration du secteur et la couverture sociale des cochers. Est-ce trop demander?? Le patrimoine immat?riel ne vaudrait-il pas une messe??
Quid avec MAP