Afrique du Sud : Appels à la démission de Zuma empêtrés dans de nombreux scandales

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Un juge ordonne la publication du rapport sur les Gupta, des hommes d’affaires qui auraient influencé la formation  du gouvernement

La Justice  sud-africaine a décidé mercredi d'autoriser la publication d'un rapport rédigé par la médiatrice de la république sur les accusations de trafic d'influence politique visant une riche famille d'hommes d'affaires proche du président Jacob Zuma. Le président Jacob Zuma avait tenté de bloquer la diffusion du dit rapport, par l’introduction d’un recours le 14 octobre dernier devant la Haute cour d'Afrique du Sud, mais il vient d’y renoncer.

Le rapport sera disponible cet après midi  sur le site du médiateur de la république, a précisé le magistrat.

Président depuis son accession à la présidence en 2009, le président Zuma est un habitué  des scandales mais a toujours su tirer son épingle du jeu sans dommages grâce au soutien de la direction du Congrès national africain (ANC).

Cette fois il est impliqué dans une affaire de pression opérée par une riche famille d’hommes d’affaires pour la désignation de certains membres du gouvernement.

La médiatrice de la république doit préciser dans son rapport  la nature de ces charges  réfutées par Zuma qui maintient n’avoir jamais accordé quelques avantages illégitimes aux trois magnats, dont les activités vont du secteur des médias à l'exploitation minière.

Ce mercredi, une grande manifestation a été organisée à Pretoria contre Jacob Zuma, et où on a enregistré la participation de plusieurs membres de partis d'opposition, militants des droits civiques, syndicalistes et des entrepreneurs.

"Les Sud-Africains doivent se dresser contre l'anarchie de Zuma", a déclaré le parti d'extrême gauche EFF (Economic Freedom Fighters), qui avait appelé à manifester contre le chef de l'Etat.

"Nos partisans diront haut et fort que nous refusons de voir notre démocratie, conquise de haute lutte, mise à mal par Jacob Zuma", avait dit pour sa part le parti d'opposition Alliance démocratique.

Une quarantaine de dirigeants de grandes entreprises sud-africaines ont joint leurs voix aux demandes en faveur d'un changement de pouvoir politique.

Même la Fondation Nelson Mandela, association caritative fondée par l'ancien président, a adressé mardi des critiques à Zuma estimant que "les choses allaient de travers" dans le pays.

Cela dit, la décision de rendre public le rapport de la médiatrice de la République, a été accueillie par les applaudissements dans la salle du tribunal de la Haute Cour de Pretoria, et immédiatement saluée par l'opposition, sur fond d'appels de plus en plus pressants dans le pays à la démission du président Zuma.

Le dirigeant de l'Alliance démocratique (DA), Mmusi Maimane a salué « un jour historique (...), un moment clé pour l'Afrique du Sud, et Jacob Zuma doit rendre des comptes » ? Réaction renchérie par l’avocat du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) qui applaudit "une victoire pour la démocratie, pour l'Etat de droit, pour la justice", a souligné Eric Mabuza, l'avocat du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF).

 

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