Les partis politiques sud-africains, échaudés par la capture de l’Etat, veulent un contrôle parlementaire sur les dépenses de la présidence

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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa

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Johannesburg - Les partis politiques sud-africains ont réclamé, mercredi, la création d’une Commission parlementaire qui demandera des comptes au chef de l’Etat et à la présidence.

La plupart des partis qui ont participé au débat sur le budget de la Présidence, y compris ceux du gouvernement d’unité nationale à l’exception du Congrès National Africain (ANC), ont réitéré l’appel lancé pour la première fois pendant le mandat de l’ancien président Thabo Mbeki.

Dans son rapport sur la capture de l’État, le juge en chef Rymond Zondo, a lui aussi recommandé la création d’une telle Commission devant laquelle le président et la présidence seraient responsables.

John Hlophe, chef de file du parti MK de l’ex-président Jacob Zuma au Parlement, a mené la charge, déclarant que malgré les programmes et les équipes de travail basés à la présidence, y compris les départements d’État, le Parlement n’avait aucun contrôle significatif sur ces derniers.

Le rôle joué par les Comités de portefeuille est essentiel dans la mesure où ils sont chargés de superviser les ministères du gouvernement, cependant, a-t-il relevé, aucun Comité de portefeuille n’a été créé pour la présidence.

«C’est une lacune grave», a indiqué M. Hlophe, arguant qu’avec la dissolution du Département des entreprises publiques, celles-ci seront placées sous la tutelle de la Présidence, ce qui signifie qu’elles ne seront plus responsables devant le Parlement.

Il a ajouté que le président ne répond au Parlement que lors de séances trimestrielles de questions-réponses, «souvent entachées de partialité et d’un manque de transparence».

Pour sa part, le député de l’Action Démocratique (DA au pouvoir), Kevin Mileham, a déclaré que le parti n’absoudrait pas la Présidence de sa responsabilité de rendre des comptes au Parlement. Selon les recommandations de la Commission judiciaire de lutte contre la corruption, a-t-il dit, «le Parlement a le devoir constitutionnel d’exercer un contrôle sur le pouvoir exécutif du gouvernement, y compris les organes de l’État tels que les entités publiques».

«Le rapport d’enquête sur la capture de l’État identifie le manque de surveillance de l’exécutif, et en particulier de la Présidence, comme l’un des facteurs clés permettant à la capture de l’État et à la corruption de prospérer», a encore souligné M. Mileham.

Idem pour Songezo Zibi, du parti «Rise Mzansi», qui relève que le système sud-africain accorde d’énormes pouvoirs discrétionnaires au chef de l’Etat et que «l’exercice de ce pouvoir peut déterminer la mesure dans laquelle le Parlement peur exercer un contrôle significatif».

Selon M. Songezo, «le désespoir des Sud-africains à l’égard de la démocratie est avant tout lié au sentiment que les dirigeants gouvernementaux ne sont pas responsables de leurs actes».

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