Afrique du Sud : Les violences contre des étrangers en 2008, planifiées par le gouvernement, témoigne l’ancien président Mbeki

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La raison derrière cette «opération planifiée», selon Mbeki, était de renvoyer les Zimbabwéens dans leur pays, afin qu’ils puissent voter pour destituer Robert Mugabe.

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Johannesburg - Les violentes attaques xénophobes, qui ont éclaté à Johannesburg et se sont propagées dans d’autres régions d’Afrique du Sud en 2008, ont été en partie orchestrées par le gouvernement à des «fins politiques», a révélé, jeudi à Pretoria, l’ancien Président Thabo Mbeki.

S’exprimant devant les étudiants de l’École africaine des affaires publiques et internationales, M. Mbeki a déclaré que la raison derrière cette «opération planifiée» était de renvoyer les Zimbabwéens dans leur pays, afin qu’ils puissent voter pour destituer Robert Mugabe.

À l’époque, Morgan Tsvangirai et Mugabe n’avaient pas réussi à obtenir une majorité de 50 % aux élections générales au Zimbabwe, ce qui avait nécessité un second tour prévu pour juin 2008.

M. Mbeki a expliqué qu’en tant que Président, il avait accès à un rapport des services de renseignement qui énumérait les personnes et les motifs derrière la série d’attaques xénophobes qui ont ciblé les étrangers et fait la Une des journaux internationaux.

«Il y a un rapport des services de renseignements avec les noms, les dates et les lieux où les gens se sont rencontrés et ont planifié cela. Je vois l’erreur que nous avons commise. Nous aurions dû déclassifier ce rapport de renseignement», a reconnu l’ancien chef d’Etat.

Les attaques xénophobes de 2008, accompagnées de pillages et d’actes de vandalisme à grande échelle, ont fait au moins 62 morts, 1.700 blessés et 100.000 déplacés en Afrique du Sud.

Le mois dernier, M. Mbeki a lancé un avertissement ferme contre la montée de ce qu’il a qualifié d’«afrophobie xénophobe» en Afrique du Sud.

Les violences xénophobes sont très fréquentes en Afrique du Sud. En septembre 2019, de nouvelles violences ont fait de nouveaux plusieurs morts et poussé de nombreux Nigérians à quitter le pays.

Durant les dernières années, des milliers de travailleurs étrangers, particulièrement des Zimbabwéens, des Mozambicains et des Congolais, avaient également été contraints de quitter le pays.

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