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Insaf à la NASA, leur force dans notre faiblesse
Elle a 17 ans et habite dans cette ville désormais décentrée qu’est Errachidia. Elle s’appelle Insaf Ajaanit et s’apprête à passer son bac Sciences math. Elle est jeune, jolie et intelligente si l’on considère qu’avoir la bosse des maths relève et témoigne de l’intelligence. Depuis quarante-huit heures elle défraie la chronique. Son exploit ? Elle vient de remporter le « Race2Space » 2020, un concours organisé par « l’Association Maroc Scientifique » et l’Ambassade des Etats-Unis à Rabat. Cette première place est récompensée par un séjour éducatif au Space Camp de la NASA. Elle sera accompagnée des autres lauréats qui ont tous obtenu une bourse d’études (du Département d’Etat) couvrant l’ensemble des frais de séjour d’une semaine aux Etats-Unis. Au programme, des participations à diverses expériences scientifiques interactives y compris une formation simulée à bord de la navette spatiale de la NASA. Pour avoir ainsi honoré le pays, tous les Marocains sont fiers d’elle. La preuve par Insaf Ajaanit que notre pays accouche aussi de potentiels génies.
Le « Race2Space 2020 » est un concours qui incite les jeunes de 15 à 18 ans, passionnés de sciences, d’astronomie et d’espace, à expliquer dans une courte vidéo d’une manière simplifiée et en bon anglais des concepts scientifiques. C’est en fait une vaste sonde américaine pour détecter partout dans le monde les potentialités dans toutes les spécialités. Une fois repérés, ils seront suivis de près ou à distance, des fois qu’il y aurait parmi eux une ou deux Einstein, deux ou trois Newton, trois ou cinq Alain Turing … Dans dix ou quinze ans peut-être, il faut le lui souhaiter, nous reviendra le nom d’Insaf à la tête d’une découverte du secret de l’immortalité, la version postmoderne de Christophe Colomb dans la première colonie humaine de Mars ou la pionnière de quelque chose que l’invention actuelle n’a pas encore imaginé… La chaine 2M fera avec elle une interview à travers le skip du futur qui serait une sorte d’hologramme extrêmement sophistiqué. On sera aussi fier qu’on l’est aujourd’hui de Moncef Slaoui et de Rachid Yazami et tant pis que c’est le bonheur et la force des autres qu’ils servent. Les plus amers diront, c’est dans notre faiblesse qu’il y a la force de ces autres. On fera des chroniques et des émissions sur les aptitudes des Marocains, on déplorera les carences des structures d’épanouissement local de ces génies et on dénoncera l’insignifiance des points PIB investis dans la recherche.