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Les 36 de la CSMD et le chant des sirènes
La composition de la Commission Spéciale pour le Modèle de Développement (CSMD) a été globalement bien accueillie. Si l’on excepte les hostilités plus notoires : celle du chef du groupe parlementaire de l’Istiqlal, Noureddine Médiane, qui n’a rien compris à l’esprit de sa gestation ; et celle de l’ancien chef du gouvernement, Abdalilah Benkirane, et les « lanternes » qui l’entourent auxquels elle n’a pas plu.
Le contraire aurait été surprenant.
La CSMD compte deux statures connues et reconnues, Mustapha Terrab et Driss Jettou, des balises de poids qui entourent le président de la Commission à laquelle ils apporteront leur connaissance de l’Etat. Pour les autres membres, il suffit de consulter leurs biographies pour ne rien trouver, à un ou deux cas près, à redire.
La CSMD n’a pas été conçue sur la base d’une quelconque représentativité d’opinion ou de sensibilité politique. Son architecture obéit à la détermination de mettre en œuvre des compétences de différents horizons académiques et divers profils et parcours socio-professionnels.
Son nombre réduit (36) quête l’efficacité et l’opérationnalité.
II s’agit de mettre ses travaux à l’abri des polémiques partisanes et idéologique aussi bien que de la confusion dans laquelle pourraient la plonger les apprenti-tenants de l’ordre moral.
Sachant qu’il n’y a pas de force ou d’organisation auxquelles il est dévolu de parler au nom de l’islam et que l’espace religieux est une prérogative exclusive d’imarate al-mouminine, appréhender la CSMD d’un angle religieux serait une approche anticonstitutionnelle.
C’est une commission spéciale et néanmoins consultative dont les recommandations s’apparentent à des avis que seul le Roi en sa qualité de Commandeur des croyants est apte à juger de ce qui serait, éventuellement, de nature à entrer en conflits avec ce que le communiqué du Cabinet Royal annonçant sa mise en place appelle les principes fondateurs de la constitution du Royaume.
Le cas échéant, le souverain a toute latitude de soumettre tel ou tel aspect des avis aux institutions spécialisées qui exercent sous sa tutelle protectrice.
La CSMD compte deux statures connues et reconnues, Mustapha Terrab et Driss Jettou, des balises de poids qui entourent le président de la Commission à laquelle ils apporteront leur fine connaissance de l’Etat. Pour les autres membres, il suffit de consulter leurs biographies pour ne rien trouver, à un ou deux cas près, à redire.
La CSMD devra nécessairement être perméable à ce qui vient de constructif de la société marocaine. C’est son premier devoir. Il faut aussi s’attendre à ce qu’elle subisse par divers voie des tentatives malsaines d’influence et de déstabilisation. Il lui faudra alors suivre le conseil de Circé à Ulysse à l’approche des Sirènes : mettre de la cire dans les oreilles de ses rameurs, se faire attacher solidement au mât et passer sa route.