Le drame algérien

Billet

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Une télévision algérienne, financée par des fonds publics, s’en est prise au Roi Mohammed VI en des termes qui ne siéent pas. C’est de l’excès et tout ce qui est excessif, dixit Talleyrand, est insignifiant. Pourquoi donc s’en formaliser. 

Les Marocains ne sont-ils pas les mieux placés pour savoir que ces Algériens qui sont au pouvoir ne respectent rien ? Ni l’Histoire ni le voisinage dont le prophète a pourtant fait une vertu cardinale. Ni leur parole, sinon ils s’en seraient tenus à l’accord que le Maroc a conclu avec le GRPA en 1961 sur les frontières, épargnant à la région énormément de gâchis. Ils ne respectent pas non plus le gite et le couvert que le Royaume a partagé avec ce que les Algériens appellent non sans un accent de mépris le « clan d’Oujda ». Pas plus qu’ils ne respectent d’ailleurs les leurs, ni, je crois, en définitive, eux-mêmes.

Une télévision algérienne, financée par des fonds publics, s’en est prise au Souverain en des formes qui ne conviennent pas. Pourquoi s’en faire. On sait depuis un bon bout de temps que le pouvoir algérien a un rapport au Maroc névrotique. Déjà d’ordinaire sans retenue, ses vociférations, lorsqu’il entre en crise psychotique, ce qui lui arrive souvent, ne se reconnaissent aucune limite.  Le trouble d’identité dont il présente tous les symptômes a dans le vocabulaire psychiatrique un nom : la bipolarité maniaco-dépressive. 

Dans la vie normale, quand on a un si mauvais voisin, on peut toujours déménager. Avec la géographie, les choses sont malheureusement un peu plus compliquées.

A moins d’être Hercule. La mythologie lui prête l’acte titanesque d’avoir séparé l’Europe de l’Afrique au niveau du détroit de Gibraltar. Pendant qu’il y était, il aurait pu faire un effort similaire aux frontières Est du Maroc. Le monde ne s’en serait que mieux porté.  

L’Algérie est un drame. En deux parties :

La première partie du drame est que le plus grand pays du Maghreb (en taille) a hérité du colonialisme français un immense territoire nanti de richesses inestimables, subi une colonisation de 130 ans dont il aurait pu tirer profit, eu une révolution respectable et respectée (à ses début)… Autant d’atouts qui auraient fait de lui naturellement l’Etat pivot dont il rêve s’il en avait usé à bon escient.

La deuxième partie du drame, la plus dramatique, c’est que plusieurs coups d’Etat plus tard et après une succession de règlements de compte, moult assassinats, nombre de soulèvements, une guerre civile particulièrement meurtrière et un Hirak modèle, il ne comprend toujours pas qu’il est sur la mauvaise voie.