Il a raison le président algérien, l’Algérie n’a aucun problème avec le Maroc

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Depuis qu’il occupe les devants de la scène, le président algérien Abdelmadjid Tebboune pose aux observateurs un problème de perception : Est-il exaspérant ou amusant ? Ou les deux à la fois ? Ou l’un et l’autre à tour de rôle ? 

Il déborde de certitudes. Imbu plus qu’à son tour de sa personne. Suffisance patente. Friand de sentences sans appel et de jugements à l’emporte-pièce. Comme lorsqu’il affirmait dans une interview que le système de santé algérien était le meilleur d’Afrique et du monde arabe, veuille qui veuille et vaille que vaille ! 

Abdelmadjid Tebboune : Trois fois médaillé olympique et quatre fois champion du monde de la fanfaronnade, recordman de celui qui n’en revient pas encore de ce qu’il lui arrive. Pincez-le s’il vous plait ! 

Expéditif ! Très convaincu mais peu convaincant. D’un trait de la main il écarte les objections. D’un autre de la même main il assène la parole d’évangile. Rien qu’à le voir, on n’a pas envie de discuter avec lui. Ce président aime s’écouter et on voit mal comment les jeunes du Hirak algériens, frais émoulus, peuvent s’entendre avec lui. 

Autopersuadé par autosuggestion de l’éloquence de son verbiage, Abdelmadjid Tebboune est à son insu le moins doué des disciples de Monsieur Coué. 

Et il ne sait pas qu’avec les mots, il ne faut jamais baisser la garde, qu’un glissement incontrôlé dans la construction de phrase peut lui faire signifier l’inverse de ce qu’on voulait lui faire dire. 

C’est ce qu’il lui est arrivé dans sa dernière interview accordé à France 24. Amené à parler du Maroc, il a déclaré : « Nous n’avons aucun problème avec les Marocains, mais ce sont eux qui ont des problèmes avec nous ». Et pour une fois il dit vrai : Comment Alger peut-il avoir des problèmes avec le Maroc alors que le Maroc ne lui a jamais rien refusé, ni les bases pendant la guerre d’indépendance, ni l’immensité de son territoire, ni de s’entendre avec la Mauritanie sur la Sahara sur demande de Boumediene, ni de faire de l’Algérie l’interlocuteur incontournable, parce que le réel adversaire, dans le règlement du conflit…  On ne peut pas dire autant dans l’autre sens.