Abranak, Hammadi Ammor, le dernier des Mohicans du théâtre marocain est mort

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Hammadi Ammor une figure dont les annales du théâtre marocains garderont une trace

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Avec le décès de Hammadi Ammor, c’est le peut-être le dernier des mohicans et certainement un vétéran du théâtre marocain qui disparait. L’acteur faisait partie de cette toute première génération qui, avant même l’indépendance, a porté cet art et lui a donné ses titres de noblesse à une époque où jouer sur scène n’était pas bien vu par une société partagée entre des milieux conservateurs et d’autres carrément arriérés. Faire du théâtre, tenir un rôle, c’était au mieux une légèreté et au pire un ratage de sa vie. 

Pendant près de 70 ans, Hammadi Ammor n’a pas dévié de sa vocation et marqué toutes les générations qui se sont succédé depuis le début du 20ème siècle. C’est dire que c’est un monument qui nous a quittés dans un pays souvent sans gratitude pour des monuments de son acabit. Toute sa vie il a campé ce personnage, fassi, ce qu’il est, à la fois comique et sérieux avec cet accent propre à sa ville natale qu’il ne délaissera jamais. Très tôt il fait partie de ces artistes issus du terroir citadin qui sont venus au théâtre, souvent au grand dam de leurs familles, puis à la radio, ensuite à la télévision et enfin au cinéma. Ainsi Hammadi Tounissi, Amina Rachid, Habiba Medkouri, Abderazak Hakam ou encore l’inoubliable Larbi Doghmi et bien d’autres.

C’est, comme on dit, une longue maladie, qui l’a emporté dans le silence, presque clandestinement, dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 90 ans.

Figure emblématique donc, de ceux qui ont marqué de leur empreinte la production télévisuelle marocaine, Hammadi Ammor comptait à son actif un riche répertoire d'interprétations grâce à ses multiples performances au cinéma, au théâtre et à la radio.

Natif de Fès en 1930, il était aussi connu pour ses talents de parolier, ses textes ont été interprétés par de nombreux artistes marocains, dont Maati Belkacem et Mohammed El Idrissi.

Ses premières apparitions sur la scène artistique ont commencé dans le théâtre amateur dès 1948, avant sa création en 1951 à Casablanca de la troupe "Al Manar".

Hammadi Ammor, sourire éternel mi-figue mi-raisin, à la frontière de la malice, de la bienveillance et de la naïveté avait joué dans plusieurs œuvres cinématographiques devenues cultes comme "Kaïd Ensa" en 1999 (Ruses des femmes) ou encore "Al Mohima" (La mission) en 2002.

Pendant plus de 10 ans, il a animé l'émission "Alam Al Founoun" (Le monde des arts).

 

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