économie
Inflation, taux directeur, marché obligataire, change, recours FMI, ce que Jouahri en a dit
Le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri
Rabat- Le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a affirmé, mardi à Rabat, qu'il est encore tôt pour ressentir les effets des hausses du taux directeur entreprises les mois de septembre et décembre de l'année en cours.
S'exprimant lors du point de presse à l'issue de la 4ème et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM, M. Jouahri, a mis en avant l'effet "retard" que peut avoir une augmentation du taux directeur en matière de transmission vers les taux pratiqués par les banques.
Le gouverneur a, dans ce sens, évoqué deux principales raisons derrière ce constat, à savoir la difficulté du changement des taux appliqués sur les contrats bancaires avant arrivée de leur date d'échéance, ainsi que le temps que prenne la hausse du taux d’inflation avant de revenir à son niveau acceptable.
"Nos prévisions font ressortir que l'inflation passerait à 6,6% en 2022, avant de revenir à 3,9% en 2023. Il s’agit d’un taux qui dépasse toujours l'objectif de stabilité des prix", a-t-il dit, notant qu'il est toutefois remarquable que l’inflation continue de décélérer de manière sensible".
Après une hausse de 50 points de base (pbs) du taux directeur lors de sa troisième réunion trimestrielle de l’année, le Conseil de BAM a décidé de relever, une deuxième fois, le taux directeur de 50 pbs à 2,50% à l'issue de la 4ème et dernière réunion au titre de l'année 2022.
Cette hausse a pour but de prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et favoriser le retour de l’inflation à des taux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.
Lors de cette réunion, le Conseil de BAM a analysé l’évolution récente de la conjoncture économique internationale et a relevé qu’elle reste marquée par l’enlisement du conflit en Ukraine, la fragmentation géopolitique et économique et les séquelles de la pandémie.
"Malgré des signes de son atténuation dans certains pays, l'inflation demeure globalement très élevée", fait remarquer BAM, notant qu’au niveau national, cet environnement pèse sur l’activité économique et sur l’évolution de l'inflation.
Cette dernière va devoir continuer à enregistrer des taux élevés pour une période bien plus longue que prévu en septembre, impactée notamment par les pressions externes qui se diffusent aux biens et services non échangeables et par la mise en œuvre de la réforme du système de compensation à partir de 2024.
Hausse du taux directeur: l'épargne dans le viseur
Abdellatif Jouahri, a souligné par ailleurs que l'augmentation du taux directeur agit en faveur de l’épargne, en présence de taux d'intérêt réels négatifs sous l'effet des tensions inflationnistes.
"L'augmentation des taux que nous opérons va devoir pousser la clientèle à réclamer une meilleure rémunération au niveau du système bancaire. Cela ne signifie pas qu'elle va pouvoir obtenir une rémunération positive d'un seul coup, mais le différentiel sur le plan négatif va s'amoindrir", a affirmé M. Jouahri
Il a, dans ce sens, mis en exergue la hausse de la circulation fiduciaire qui a augmenté de 20% en période de crise sanitaire, avant de revenir à son rythme normal.
M. Jouahri a, en outre, fait savoir que les banques marocaines n'ont pas connu de retraits massifs au niveau des dépôts pendant la période de crise, expliquant ce constat par la présence de l’élément "confiance".
Le Conseil de BAM a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2,50% à l'issue de sa 4ème et dernière réunion trimestrielle, au titre de l'année 2022.
Lors de cette réunion, le Conseil a analysé l'évolution récente de la conjoncture économique internationale et a relevé qu’elle reste marquée par l’enlisement du conflit en Ukraine, la fragmentation géopolitique et économique et les séquelles de la pandémie.
Il a également noté qu'en dépit des signes d'atténuation de l'inflation dans certains pays, cette dernière demeure globalement très élevée, ce qui amène les banques centrales à poursuivre le resserrement, largement synchronisé, de leurs politiques monétaires.
Marché obligataire : BAM pourrait intervenir sur le marché secondaire
Bank Al Maghrib pourrait intervenir sur le marché des bons du Trésor pour le réguler et offrir de la liquidité aux investisseurs, a encore annoncé son gouverneur, Abdellatif Jouahri.
"Si cette intervention est opérée, elle sera la première première dans l’histoire de Bank Al Maghrib", a fait savoir M.Jouahri lors du point de presse à l'issue de la 4ème et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM, notant que la Banque centrale peut intervenir sur le marché obligataire à tout moment si elle l’estime nécessaire.
"Les statuts de Bank Al Maghrib permettent ces interventions", a relevé M.Jouahri, soulignant que le mécanisme d’intervention, le traitement comptable et les détails de ces opérations ont été verrouillés.
Lors de cette réunion, le conseil de BAM a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2,50%. Une décision qui vise à prévenir tout désancrage des anticipations d'inflation et favoriser le retour de l’inflation à des taux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix
Régime de change : Le dirham reste aligné avec les fondamentaux de l'économie nationale
Le dirham reste, lui, aligné avec les fondamentaux de l’économie nationale, a assuré mardi à Rabat, le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), affirme Abdellatif Jouahri.
Répondant à une question sur le passage du Maroc à une plus grande flexibilité du taux de change, M.Jouahri, qui s'exprimant lors du point de presse à l'issue de la 4ème et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM, a affirmé que les évaluations trimestrielles réalisées par la Banque centrale continuent de montrer l’absence de signes de désalignement du dirham par rapport aux fondamentaux de l’économie nationale.
"Chaque trois mois on analyse la situation pour voir si le Maroc est en bonne position pour introduire graduellement une plus grande flexibilité du taux de change", a fait savoir M.Jouahri, notant que BAM va prendre la décision au moment opportun.
Par ailleurs, M.Jouahri a relevé que la sécurité, la stabilité et la confiance des investisseurs sont parmi les déterminants de la valeur de la monnaie, soulignant que les équilibres macro-économiques renforcent la souveraineté d’un pays.
Et de relever l’importance d’accélérer les réformes structurelles lancées par le Royaume, en citant à titre d’exemple le chantier de généralisation de la protection sociale et la charte de l’investissement.
Financement : Une Ligne de Crédit Modulable avec le FMI envisagée en mars
Une Ligne de Crédit Modulable avec le Fonds monétaire international (FMI) est envisagée en mars, a déclaré le Wali de Bank Al-Maghrib.
"Ce mécanisme de financement est réputé pour sa souplesse et assure aux pays admissibles l'accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue", a expliqué M.Jouahri.
Selon M.Jouahri la signature de cette ligne de crédit interviendra probablement en mars si le Maroc remplit certaines conditions, dont la sortie de la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI).
Et de noter qu’une visite des experts GAFI est attendue entre le 16 et le 23 janvier prochains, avec pour objectif de s’assurer que le Maroc a procédé à l’application effective de leurs recommandations.
Paiement mobile : Il faut que l'écosystème s'installe (M.Jouahri)
Abdellatif Jouahri, a également appelé à une mise en place de l'écosystème du paiement mobile sur le territoire national.
"Techniquement tout est là, mais l’écosystème n’est pas là", a relevé M.Jouahri.
"Nous sommes à 1,5 million de M-wallets. Sur le plan technique, tous les essais du switch ont été effectués et nous assurons l'interopérabilité des services de paiements mobiles", a fait savoir M.Jouahri, mais les transactions restent faibles.
Et de rappeler que BAM a mis en place, en collaboration avec l’écosystème du paiement mobile, une stratégie de communication institutionnelle afin d'asseoir la crédibilité de ce nouveau moyen de paiement et la confiance du public pour son utilisation, et de vulgariser les usages du paiement mobile.
Selon les statistiques publiées par Bank Al-Maghrib à fin 2021, 19 offres M-Wallets ont été présentes sur le marché, dont 13 émises par des établissements de paiement totalisant un encours de plus de 6,3 millions de M-Wallets émis.