Maîtriser l'inflation n'est pas une science, mais de l'''art'', dit Lagarde

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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (G) discute avec la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde avant une réunion du Conseil européen dans le bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, le 24 juin 2022. (Photo : JOHN THYS / AFP)

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La présidente de la Banque centrale européenne voit "un élément d'art" dans la politique monétaire mise au défi de contenir la forte inflation du moment, a-t-elle déclaré mercredi au Portugal.

Décider des bonnes mesures pour ramener l'équilibre des prix à un niveau de 2%, l'objectif poursuivi tant en zone euro qu'aux États-Unis, "n'est pas une science" mais plutôt "un élément d'art", a déclaré Christine Lagarde lors d'un panel de banquiers centraux en clôture du séminaire annuel de l'institut à Sintra, près de Lisbonne.

"Nous savons que les modèles (pour prévoir la conjoncture) ont des lacunes", a assuré la Française.

En particulier, il va être "très difficile" de mesurer l'éventuel impact du choc énergétique en cas d'embargo sur le gaz russe qui pourrait prochainement survenir alors que la guerre en Ukraine a déjà poussé les prix d'énergie au sommet.

Même dans un contexte pétri d'incertitudes, la BCE devrait, selon toute vraisemblance, décider de sa première hausse de taux depuis plus d'une décennie, lors de sa prochaine réunion le 21 juillet, de 25 points de base et ce, alors que l'inflation dans la zone euro pourrait afficher en juin un nouveau record, après avoir dépassé 8% en mai.

Confrontée elle aussi à une inflation rappelant les années 1970, la Réserve fédérale américaine a récemment augmenté ses taux directeurs de 75 points de base, une ampleur peu habituelle.

"Nous comprenons mieux maintenant à quel point nous comprenons peu", a reconnu Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, lors de ce débat.

Le resserrement rapide de la politique monétaire fait craindre que les économies des deux côtés de l'Atlantique ne plongent dans la récession.

Or, l'économie américaine est en "bonne forme" et devrait encaisser le virage monétaire de la banque centrale sans verser dans la récession, ce qui "est notre objectif et nous pensons qu'il existe des moyens d'y parvenir", a ajouté M. Powell.

La communication des banques centrales, en particulier vis-à-vis des marchés financiers, est au cœur de leur action pour contrôler les prix.

Il se joue alors une sorte de pas de deux avec les acteurs des marchés qui "se demandent toujours ce que nous pensons" et "lorsque les mouvements du marché se produisent, c'est vraiment une chose constructive", a décrit Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d'Angleterre. (AFP)

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