20.000 FOIS ET BIEN PLUS – PAR HATIM BETIOUI

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Omar Hilal (d) et Ammar Benjamma ambassadeurs respectivement du Maroc et d’Algérie aux Nations Unies 

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En réponse à l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies à New York, Omar Hilale, son homologue algérien Ammar Benjamaa s’est récemment interrogé, lors d’une intervention à l'issue d'un débat général au cours de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, sur les raisons pour lesquelles Hilale a mentionné l'Algérie 20 fois en 10 minutes pendant son discours sur la question du Sahara.

Ce que l'ambassadeur Hilale a dit était probablement peu et concis, car après 50 ans où l'Algérie n'a cessé de contrarier les droits du Maroc pour saper l'unité de son territoire, l'ambassadeur marocain aurait dû dresser une liste infinie des menées d’Alger contre Rabat.

A l’approche du cinquantenaire

Tout a commencé lorsque le Maroc a récupéré son Sahara de la puissance coloniale espagnole le 6 novembre 1975, par la Marche verte, à laquelle a appelé le défunt roi Hassan II, et à laquelle ont participé 350 000 Marocains, hommes et femmes, portant dans une main le Saint Coran et dans l'autre le drapeau marocain. Aujourd'hui, le cinquantenaire de cet événement approche.

Depuis lors, l'Algérie a déclaré une guerre au Maroc qui ne veut pas dire son nom, avant que le Front Polisario séparatiste ne proclame en 1976, avec son soutien ainsi que celui de la Libye de Kadhafi, la "république sahraouie".

L'Algérie omet toujours qu'elle héberge sur son sol des milices armées dont le but premier et ultime est de viser le Maroc et de déstabiliser son régime sous le prétexte fallacieux du "droit à l'autodétermination". Elle oublie aussi qu’elle a fait du Sahara le premier et dernier point de son agenda diplomatique et militaire, bloquant obstinément les efforts de Rabat pour obtenir des percées dans le dossier de ce conflit. 

Peine perdue. Succès après succès, la diplomatie marocaine a sans cesse conforté sa position, atteignant son apogée avec la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara, suivie du changement de position de l'Espagne, qui a reconnu que le plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 constitue la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du conflit, avant que n’intervienne à son tour le soutien de la France, exprimé dans un message de félicitations envoyé par le président Emmanuel Macron au roi du Maroc Mohammed VI à l'occasion du jubilé d'argent de son accession au trône. Dans ce message, Macron a déclaré qu'il considérait que "le présent et l'avenir du Sahara occidental relèvent de la souveraineté marocaine", ajoutant que l'initiative marocaine "constitue désormais la seule base pour parvenir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité".

« L’humiliation »

Au grand dam d’Alger, l'importance des nouvelles positions de l'Espagne et de la France vient du fait que ce sont les deux anciennes puissances coloniales du Sahara marocain. Toutes deux connaissent bien les coins et les recoins de ce dossier et la manière dont elles-mêmes ont démembré et divisé le Maroc entre elles.

L'Algérie n'a pas accepté ces deux positions, qui se sont propagées dans d'autres pays européens comme une traînée de poudre. Pour dire son ire, elle a rappelé son ambassadeur à Madrid et retiré celui de Paris. De plus, lorsque le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a été interrogé il y a quelques jours sur une éventuelle visite en France ce mois-ci, comme cela avait été convenu précédemment avec le président Macron, il a répondu en français : "Je n’irai pas à Canossa" ; une phrase qui a été comprise comme signifiant que visiter la France à ce moment serait une humiliation pour lui et pour l'Algérie. Un sentiment qui ne devrait pourtant pas exister si l’on s’arrête aux déclarations emphatiques d’Alger limitant sa position au prétendu sacro-saint principe du « droit des peuple à l’autodétermination ». Ce que dément sans ambiguïté son mécontentement, un euphémisme, face à la reconnaissance par la France, à la fin juillet dernier, de l'initiative d'autonomie marocaine, et ses réactions à fleur de peau chaque fois qu’un pays, et ils sont de plus en plus nombreux, manifeste son soutien au Maroc.

Si Rabat considère la question du Sahara comme une "affaire d'intégrité territoriale et nationale du Royaume du Maroc", l'Algérie s'entête à s’accrocher à la "question de la décolonisation". Alors même que ni l'histoire, ni le droit international, ni les rapports du Secrétaire général de l'ONU, ni l'avis consultatif de la Cour internationale de justice, ni bien sûr les résolutions du Conseil de sécurité, ne qualifient le Sahara marocain de "territoire colonisé".

L'Algérie sait mieux que quiconque que la décolonisation du Sahara marocain a été définitivement réglée par la Marche verte, et que le Maroc ne quittera pas le Sahara et ne rompra pas ses racines profondément ancrées en Afrique.

Une interprétation perfide et sélective

Depuis son indépendance en 1962, l'Algérie prétend défendre sans relâche le droit inaliénable des peuples opprimés à l'autodétermination. Non seulement l'ambassadeur Benjamaa a répété cela, mais il a également évoqué une série de récits dépassés, affirmant que "le droit du peuple du Sahara occidental" à l'autodétermination est solidement ancré dans le droit international et les résolutions de l'ONU et du Conseil de sécurité, ajoutant que l'Algérie, avec son héritage historique, ses valeurs et ses principes fondamentaux, continuera à soutenir les opprimés et les peuples colonisés. Mais l'ambassadeur Benjamaa feint d’ignorer que la question du Sahara est aujourd'hui l'objet d'un processus politique visant à parvenir à une solution réaliste, pragmatique, durable et acceptée par les parties concernées, sous la supervision du Secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel, exclusivement dans le cadre du chapitre VI relatif au règlement pacifique des conflits.

L'Algérie en s'accrochant au principe de "l'autodétermination" au Sahara, avec pour seul objectif de s'opposer à la récupération par le Maroc de ce territoire, manipule les faits et je me souviens de ce passage, plusieurs fois formulé, de l'ambassadeur marocain Hilale où il déclaré que l'Algérie "interprète de manière perfide et sélective ce principe dans une tentative désespérée de tromper la communauté internationale".

La plupart des délégués algériens aux Nations Unies évitent délibérément de mentionner la résolution 1514 qui stipule clairement que le droit à l'autodétermination ne doit en aucun cas porter atteinte à l'intégrité territoriale des États membres, ni s'appliquer à une partie d'un État souverain membre de l'ONU. La résolution mentionne également les différentes options pour l'autodétermination, y compris l'association libre ou l'intégration. Par la suite, l'Assemblée générale a adopté la résolution 2625 de 1970, qui a ajouté l'option de "tout autre statut politique librement choisi".

Ainsi, l'initiative marocaine d'autonomie reste une forme moderne, concrète et démocratique d'exercice du droit à l'autodétermination. Les vingt dernières résolutions consécutives du Conseil de sécurité n'ont donc pas manqué de souligner la prééminence de cette initiative, ainsi que son sérieux, sa crédibilité et son soutien international de plus en plus large.

L'Algérie se pare d’artifices et d’arguties pour dégager d’elle l'entière responsabilité du blocage du processus politique, refusant ainsi obstinément de revenir aux tables rondes, malgré les appels répétés du Conseil de sécurité, qui considère Alger partie prenante essentielle de ce conflit persistant.

Ainsi, le sujet de l'Algérie et du Sahara continue de couler comme "un rocher massif emporté par le torrent", et, n’en déplaise à Ammar Benjamma, le nom de son pays mérite d’être incriminé soit répété 20 000 fois et bien plus et pas seulement toutes les 10 minutes, mais tout le temps et autant qu’il faudra.

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