Le pays est sorti, pour des raisons vitales, de la passivité. Un processus proactif s’est mis en place. Agir, agir d’abord, avant que le virus ne prenne une longueur d’avance
Un Maroc de combat commence à voir le jour. Nous passerons des années à mesurer l’impact de la pandémie du Covid-19 sur le pays. Cet impact est multiforme et sera difficile à évaluer. N’empêche que les contours d’un Maroc combattant apparaissent à l’horizon.
Le pays est sorti, pour des raisons vitales, de la passivité. Un processus proactif s’est mis en place. Agir, agir d’abord, avant que le virus ne prenne une longueur d’avance. Il fallait précéder ses évolutions et adapter nos moyens. Le seul moyen de ne pas être pris dans un tsunami viral qui aurait tout chamboulé.
Agir, c’est prendre des décisions. Pour cela, il faut, certes, des processus préétablis et des procédures prévisibles pour l’exécution des décisions prises. En temps normal, c’est comme cela que ça se passe ou devrait se passer selon les commentateurs inspirés. Mais sommes-nous dans un temps normal ?
Le combat fut dur, et il l’est toujours. SM le Roi est en première ligne. Nous ne sommes pas sortis pour autant de la crise pandémique. Mais entre-temps nous avons une vie à vivre. Une société qui vibre. Des désirs de vie qui s’expriment. Le confinement, sec et durable, n’est plus une option. Et puis il y a le Ramadan, les fêtes religieuses, la famille, les voyages etc. Tout ce qui fait naturellement une vie.
Empêcher, à tout prix, un rebond pandémique est un objectif stratégique pour l’Etat. C’est au nom de cette exigence essentielle qu’il faut mesurer les décisions prises avec leurs conséquences parfois erratiques ou frustrantes au niveau de l'exécution.
Le comportement lui-même des citoyens, au-delà d’un certain minimum élémentaire de conscience des enjeux et des défis, est parfois insuffisant. Dans certains espaces, le non-respect des règles de prévention est devenu dominant. Et cela complique davantage la mobilisation contre le Covid-19.
Sinon, l’Etat quant à lui s’est mis dans une situation frontale de lutte contre la pandémie en donnant à voir des ressources nouvelles, une proximité inédite et un sens des responsabilités salué par les citoyens. Cela préfigure un rôle central et rénové de l’Etat— régulateur et protecteur — pour les années à venir contre toutes les dérives libérales que nous avons vécues.