Réunis à Nouakchott à l’occasion du premier Forum économique parlementaire maroco-mauritanien, parlementaires, ministres et acteurs économiques ont souligné la vocation naturelle des deux pays à se connecter à leur profondeur sahélo-africaine pour renforcer leur rôle dans les échanges continentaux et mondiaux.

Un axe stratégique au service des économies africaines

La déclaration de Nouakchott, adoptée au terme de deux jours d’échanges intenses, met en lumière le rôle structurant du Maroc et de la Mauritanie comme carrefours stratégiques dans les dynamiques de production et de commercialisation régionales. Grâce à leurs infrastructures portuaires, à leur position géographique et à leur ouverture atlantique, les deux pays se positionnent comme des plateformes logistiques vers l’Afrique de l’Ouest, l’Europe et les Amériques.

Les participants ont salué la convergence des visions des dirigeants, le Roi Mohammed VI et le Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, en faveur d'un espace économique commun porté par des liens historiques, sociaux et culturels profonds. Ils ont exprimé leur confiance dans le potentiel de la région à devenir un espace de prospérité partagée, à condition d’investir de manière conjointe dans les secteurs porteurs.

Parmi ceux-ci, la pêche figure en tête de liste : les ressources halieutiques des deux pays offrent une opportunité majeure pour développer des projets communs dans une logique de compétitivité internationale, de sécurité alimentaire et de création d’emplois. L’agriculture et l’élevage, autres piliers de l’activité rurale, bénéficieraient de coopérations techniques renforcées, basées sur des formations croisées, l’utilisation de technologies modernes et l’appui à la création de coopératives.

Les experts ont notamment recommandé la mise en place de sessions de formation pour les agriculteurs et éleveurs, en insistant sur le partage de savoirs en médecine vétérinaire, la lutte contre les épidémies animales et l’usage rationnel des intrants agricoles.

Compétences, mobilité et gouvernance : des chantiers communs

La déclaration finale appelle à renforcer les liens entre les centres de formation professionnelle des deux pays pour développer les compétences locales, faciliter le transfert de technologie et soutenir les jeunes entrepreneurs. Les secteurs de la gestion, de la gouvernance des affaires, de l’environnement des investissements et de l’appui à l’initiative privée ont été identifiés comme prioritaires pour l’avenir du partenariat mauritano-marocain.

Les intervenants ont aussi plaidé pour la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens, un objectif stratégique pour créer un espace économique plus fluide et résilient, capable de faire face aux chocs extérieurs. Cette mobilité, qu’elle soit humaine ou logistique, doit être accompagnée par des réformes administratives favorisant l’agilité des procédures et l’attractivité des investissements.

La dimension parlementaire a été particulièrement mise en avant. En associant les deux chambres législatives, le Forum entend poser les bases d’une diplomatie parlementaire économique proactive, en soutien aux politiques publiques et aux stratégies de développement. Le format du forum ambitionne d’ailleurs de devenir une plateforme pérenne d’échange d’expériences, d’expertise et de suivi des engagements.

Au-delà du bilatéral, les participants ont plaidé pour l’ouverture du partenariat à des acteurs africains et internationaux, afin de consolider l’ancrage du couple mauritano-marocain dans les grandes dynamiques continentales telles que la ZLECAF, la souveraineté alimentaire ou la transition énergétique.

La première édition de ce forum a réuni des députés, des ministres, des hauts responsables sectoriels et de nombreux chefs d’entreprises des deux pays. En résumé, un rendez-vous qui aura permis de poser les bases concrètes d’un partenariat renouvelé, stratégique et résolument tourné vers l’Afrique.