Vaccins Covid : Entre ça ou rien, je laisse tomber rien

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La sagesse des malins comme un singe : fermer sa gueu.., fermer les yeux, faire le sourd. Tout ce que le Quid ne sait pas faire. Sauf à l’occasion.

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A en croire, et il n’y a pas de raison de ne pas le croire, M. Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, à l’occasion porte-parole du gouvernement, le chef de ce même gouvernement, M. Saâdeddine El Othmani, a assuré en conseil de gouvernement, que le "choix marocain du vaccin repose sur la sécurité et l'efficacité, deux critères fondamentaux, sachant que les études cliniques ont jusqu'à maintenant prouvé que le vaccin remplit ces deux conditions".

Rien à redire sur la déclaration de M. El Othmani s’il n’avait ajouté, en parlant des essais cliniques qu’ils « ont jusqu’à maintenant prouvé […] ». Prouvé quoi, c’est une autre histoire, mais ce « jusqu’à maintenant » intrigue, interpelle et interroge. Une clause de style ? Certainement pas, mais sans doute une précaution lexicale qui signifie que pour la suite des évènements, il ne mettrait pas sa main au feu. Une prudence qui se traduit par une réserve qui en dit long sur les certitudes (ou les incertitudes) du chef du gouvernement. Wa allahou a’lam, syntagme qui rappelle l’homme à sa nécessaire humilité et fait que toujours, de tous les sachants, Dieu est le savant.

Saâdeddine El Othmani est dans la situation peu enviable du chat échaudé qui craint que l’eau froide, par un vice quelconque, ne devienne bouillante en cours de route.  Echaudé ? Pas seulement, grillé plutôt par sa toute première déclaration tout au début de l’épidémie quand il avait assuré plein d’assurance qu’il ne fallait pas trop craindre le coronavirus, un simple rhume qui passera. Vaquez à vos besognes, avait-il asséné, il n’y a rien à voir. En substance. Le reste du roman est le film d’horreur que l’on connait. 

Pour autant on ne va pas croissantifier –variante halal de crucifier – le chef du gouvernement pour ça. Pas plus et pas moins que les plus éminents des scientifiques spécialisés dans la vaccination, il n’avance dans la lumière infuse. De par le mande, une cinquantaine de vaccins sont en compétition, dont onze ont atteint la phase 3 des essais cliniques. Plusieurs technologies sont utilisée, des plus classiques à celles dites ARN et ADN. Dans cette course contre la mort, si le Maroc ne se positionne pas seulement en tant que consommateur, mais aussi comme fabriquant et éventuellement comme exportateur, ce n’est certainement pas grâce à la perspicacité prospective et anticipatrice du chef du gouvernement, cela dit bien dans son rôle de rassureur en chef.

Qu’il s’agisse donc du vaccin chinois, du russe Spoutnik V ou du germano-américain Pfizer, il y a encore de nombreuses inconnues et tous pour l’instant se valent. Même le Pfizer qui se revendique un succès à 90%, sur lequel les riches pays du G7 ont pris des options, les seules preuves probantes qu’il a apportées c’est à la bourse.  Son propriétaire a déjà empoché, rien que sur l’effet d’annonce, plus de 5 millions de dollars. Si ça ce n’est pas être une fée des bonnes actions… 

Mais comme dit l’adage populaire, que peut le décédé face son croque-mort. Et entre l’un de ces vaccins ou rien, moi, comme nous tous j’’espère, je laisse tomber rien. Et m’en remets à la Providence, pas nécessairement celle qui veille sur M. El Othamani, quand bien même a-t-elle réussi le miracle éblouissant (ou ahurissant) d’en faire un chef de gouvernement.  

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