Mondiaux d’athlétisme : Soufiane El Bakkali, un champion en or

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Le Marocain Soufiane El Bakkali célèbre sa victoire en finale du 3000 m steeple lors des Championnats du monde d'athlétisme au Centre national d'athlétisme de Budapest, le 22 août 2023. (Photo par Ben Stansall / AFP)

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Par Afaf Razouki (MAP)

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Le Marocain Soufiane El Bakkali  à la finale du 3000 m steeple lors des Championnats du monde d'athlétisme au Centre national d'athlétisme de Budapest, le 22 août 2023. (Photo par Jewel SAMAD / AFP)

Soufiane El Bakkali est un champion hors-norme et il l’a confirmé encore une fois aux Mondiaux d’athlétisme de Budapest. Epoustouflant, il a remporté, mardi soir, son 2ème titre mondial consécutif sur le 3000 m steeple, au terme d’une course magistralement menée de bout en bout, prouvant qu’il est bien le patron de cette discipline.

Auteur d’une course sensationnelle, le champion olympique et du monde en titre a fait montre d’une grande maîtrise pour aller chercher l’or et la gloire.

En plus d’avoir décroché le sacre mondial, El Bakkali est sorti grand vainqueur du duel tant attendu avec le recordman de l’épreuve, Lamecha Girma.

L’Ethiopien prétendait se hisser sur la première marche du podium pour la 1ère fois dans un grand championnat, lui, qui s’est contenté de la 2ème place lors des derniers championnats du Monde à Eugene aux États Unis et aux Jeux Olympiques à Tokyo, derrière El Bakkali. Mais il a appris à ses dépens, lors de la finale du 3000 m steeple à Budapest, que le champion marocain est l’homme des grands rendez-vous et que ce n’était pas un hasard s’il est invaincu dans sa discipline depuis près de deux ans (septembre 2021).

Après l'argent de Londres en 2017, le bronze de Doha en 2019 et l'or de Eugene (Oregon, Etats-Unis) en 2022, c'est la quatrième médaille mondiale consécutive pour le Marocain de 27 ans.

En 8 min 03 sec 53, il a dû s'employer dans le dernier tour pour devancer Girma (8:05.44), qui avait battu le record du monde de la spécialité à Paris début juin (7:52.12), et se pare de nouveau d'argent après les Mondiaux de Doha, de Eugene et les Jeux olympiques.

Comme à son habitude, El Bakkali a fait parler son grand sens tactique et son expérience pour prendre le meilleur sur son grand rival.

Gérant parfaitement sa course, le champion marocain est resté en contact avec l’Ethiopien pendant plusieurs tours pour pouvoir adapter sa stratégie à celle de son adversaire. Quand celui-ci a accéléré, El Bakkali a été le seul à pouvoir suivre son rythme, avant de passer à la vitesse supérieure.

En fin de course, le natif de Fès s’est envolé vers la victoire grâce à un sprint dévastateur, tandis que son dauphin Girma s’est rendu à l’évidence : El Bakkali est bien trop fort pour qu’il puisse le détrôner.

Même s’il a avoué avoir été sous une énorme pression quelques heures avant le début de la course, le champion marocain a cru dur comme fer en ses capacités, et a été bien au rendez-vous.

"Girma a essayé de hausser le ton lors des trois derniers tours, mais j’ai répondu présent, mentalement et physiquement pour m’imposer tranquillement", a-t-il indiqué à la presse après sa victoire.

Conscient qu’il était en compétition avec l’un des hommes en forme du moment, El Bakkali n’a toutefois pas laissé cette donnée le perturber ou entamer sa confiance en ses chances de gagner.

"Girma a été un grand rival, mais les chronos sont une chose, et les médailles sont une autre", a-t-il affirmé.

Doté d’un talent exceptionnel, El Bakkali a fait montre de persévérance et de discipline tout au long de sa carrière pour rêver toujours plus grand. Ainsi, c’est au prix d’un travail acharné, d’entraînements intensifs et de sacrifices qu’il a atteint les sommets de l’athlétisme mondial.

Le champion marocain évoque toujours le rôle important de son entraîneur Karim Tlemçani dans sa carrière. Après son 2ème sacre mondial à Budapest, il a tenu à lui rendre hommage et à lui exprimer sa gratitude.

"J’ai pu gagner cette course grâce aux consignes de mon entraîneur qui tenait à me rappeler mes anciennes performances, même si j’avais en face un athlète qui détient le record du monde de l’épreuve", a-t-il souligné, adressant également ses remerciements à ses coéquipiers d’entraînement et à la Fédération royale marocaine d’athlétisme.

Depuis sa première médaille dans un grand championnat (argent aux Mondiaux de Londres en 2017), le champion marocain n’a jamais été absent des podiums. Médaillé de bronze aux Mondiaux de Doha en 2019, il s’est imposé ensuite comme le maître incontesté du 3.000 m steeple, mettant notamment un terme à la domination kényane qui se poursuivait depuis de longues années.

Pour les grands champions comme El Bakkali, l’appétit vient en mangeant. Du haut de ses 27 ans, le double champion du monde et champion olympique a toujours faim d’exploits et veut encore écrire l’histoire.

"L’année prochaine, je me consacrerai à battre le record du monde du 3.000 m steeple, avant de viser le titre olympique aux JO de Paris 2024", affirme El Bakkali.

Cette mentalité de gagnant, le champion marocain l’a développée au fil des années pour devenir aujourd’hui une icône de l’athlétisme mondial en perpétuelle quête de l’excellence.

 

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