23 civils dont 8 enfants, tués dans une frappe israélienne à Gaza

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Une Palestinienne pleure le corps enveloppé de son bébé tué lors d'une frappe israélienne sur le quartier Shujaiyya de la ville de Gaza, à l'hôpital Ahli Arab, également connu sous le nom d'hôpital Maamadani (baptiste), dans la ville de Gaza, le 9 avril 2025. . (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)

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Une frappe israélienne sur le quartier densément peuplé de Choujaïya à Gaza a coûté la vie à au moins 23 civils, dont huit femmes et huit enfants, selon la Défense civile locale. Le raid relance les accusations de crimes de guerre alors que les négociations de trêve semblent piétiner.

Gaza- Une frappe israélienne a tué mercredi à Gaza au moins 23 Palestiniens, dont des enfants, selon la Défense civile locale, l'armée israélienne affirmant avoir ciblé un commandant du mouvement islamiste Hamas.

La frappe a visé le quartier de Choujaïya à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien dévasté et assiégé par Israël depuis le début, il y a 18 mois, dans une guerre qualifiée de génocide par Amnesty International et de Crime de guerre par la CPI. 

"Plusieurs missiles" ont ciblé un immeuble de quatre étages et la zone alentour où se trouvaient des tentes de déplacés, a raconté Ayoub Salim, 26 ans, un habitant de Choujaïya.

"Des éclats ont volé dans toutes les directions (...) On entendait les cris des gens paniqués", a-t-il ajouté, décrivant "une scène terrifiante et d’horreur", faisant état de corps déchiquetés et d'autres ensevelis sous les décombres.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a recensé "23 martyrs dont huit enfants et huit femmes" et plus de 60 blessés dans le raid.

Les secouristes, accourus sur place, ont extrait les corps de femmes et d'enfants. Il y a encore des personnes ensevelies sous les décombres, a indiqué l'un d'eux, Ibrahim Abou al-Rish, à l'AFP.

"Le bâtiment abritait de nombreuses personnes qui se croyaient en sécurité. Il a explosé au-dessus de leurs têtes", a-t-il dit. Plusieurs enfants jouaient à l'intérieur au moment de la frappe "qui a ciblé l'habitation et détruit toute la zone", selon lui.

Massacres incessants

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a prétendu avoir "frappé un terroriste de haut rang du Hamas qui était responsable de la planification et de l'exécution d'attaques terroristes" depuis ce secteur. Elle ose avancer avoir "pris nombre de mesures pour limiter les dommages aux civils".

L'armée n'a pas précisé l'identité du membre du Hamas visé et accusé de nouveau ce mouvement palestinien islamiste d'utiliser les civils comme des "boucliers humains".

Le Hamas a condamné la frappe comme "l'un des pires actes odieux de génocide".

"L'armée d'occupation terroriste sioniste a commis un massacre en bombardant une zone résidentielle densément peuplée de civils et de déplacés", a-t-il affirmé dans un communiqué.

"Ces massacres incessants contre notre peuple sans défense – avec le soutien total de l'administration américaine, complice de cette agression – sont une tâche sur la conscience de la communauté internationale", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve dans la guerre à Gaza, l'armée israélienne, reniant les engagements sous des prétextes fallacieux, a repris le 18 mars ses bombardements aériens puis son offensive terrestre afin de contraindre, selon Israël, le Hamas à libérer les otages israéliens qu'il retient encore.

Nouvel accord ? 

Mercredi, le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza a annoncé que 1.482 personnes avaient été tuées depuis la reprise des opérations israéliennes.

Le bilan total depuis le début de la guerre, s'élève désormais à 50.846 morts dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, des données jugées fiables par l'ONU. L’écrasante majorités des assassinés sont des civils, dont plus des deux tiers sont des enfants et des femmes.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres israéliens.

Un membre du bureau politique du Hamas, Hossam Badran, a jugé mardi "nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu", ajoutant que le contact avec les médiateurs qui avaient négocié la trêve de deux mois entrée en vigueur le 19 janvier était maintenu, mais qu'aucune nouvelle proposition n'était sur la table.

Lors d'une rencontre à Washington lundi avec le président américain Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui affirmé travailler à un nouvel "accord" sur la libération des détenus israéliens à Gaz.

Sur les 251 détenus le 7-octobre, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes selon l'armée israélienne. (Quid avec AFP)

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