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Boeing n’en finit pas de ne pas sortir de son trou d’air, inspection de plus de 2.600 avions et un accord avec la justice pour éviter un procès
La FAA précise que cette inspection doit être réalisée "d’ici 120 à 150 jours" sur des Boeing 737 d’anciennes et de nouvelles générations
New York - Le régulateur américain de l’aviation a indiqué lundi que les générateurs d’oxygène de plus de 2.600 avions de la famille des 737 de Boeing opérant aux Etats-Unis doivent être "immédiatement" inspectés pour assurer qu’ils soient en bonne position.
Dans une directive de navigabilité (AD), la FAA précise que cette inspection doit être réalisée "d’ici 120 à 150 jours" sur "certains Boeing 737-8, 9, -8200, -700, -800, et -900ER", c’est-à-dire d’anciennes et de nouvelles générations.
Quelque 2.612 avions enregistrés aux Etats-Unis doivent être inspectés, a relevé la FAA, sans ordonner que les avions concernés soient cloués au sol dans l’intervalle.
La directive concerne le dispositif de masques à oxygène mis à disposition des passagers en cas de dépressurisation de la cabine pendant le vol. Un 737 dispose en moyenne de 61 générateurs d’oxygène, chacun étant équipé de deux sangles.
Elle découle, selon le régulateur, de plusieurs signalements selon lesquels des blocs de services aux passagers (PSU) - équipements situés au-dessus des sièges avec éclairages, ventilation, et d’où tombent les masques à oxygène en cas d’urgence - se sont déplacés à cause d’une "défaillance de l’accroche".
D’après le document diffusé par la FAA, Boeing a examiné cet équipement et identifié que le problème venait d’un point d’attache des sangles des générateurs. Tous les avions de la famille des 737 n’ont pas été équipés de cette façon mais, par précaution, ils doivent tous être inspectés.
L’avionneur a expliqué, de son côté, avoir fourni en juin aux compagnies aériennes des instructions pour vérifier ces sangles.
Boeing conclut un accord avec la justice américaine pour éviter un procès
Le constructeur aéronautique américain Boeing avait annoncé lundi avoir conclu un accord avec le ministère de la Justice aux Etats-Unis pour éviter un procès pénal dans le dossier lié aux crashs de deux avions 737 MAX en 2018 et 2019.
"Nous avons conclu un accord de principe sur les termes d’une résolution avec le ministère de la Justice", a indiqué Boeing dans un communiqué.
Le géant américain risque une condamnation et une amende de 244 millions de dollars pour avoir induit en erreur les régulateurs de la sécurité aérienne avant les deux accidents d’avion des compagnies Lion Air et Ethiopian Airlines en Indonésie et en Éthiopie, qui ont fait 346 morts.
Selon le Wall Street Journal, qui cite un dossier judiciaire déposé dimanche, Boeing reconnaîtra officiellement sa culpabilité et acceptera de nouvelles sanctions.
Dans le cadre d’un plaidoyer pour complot visant à frauder les États-Unis, les procureurs ont demandé à la compagnie de s’acquitter d’une seconde amende pénale de 244 millions de dollars et d’allouer 455 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour améliorer ses programmes de conformité et d’éthique. Boeing doit également engager un contrôleur indépendant durant trois ans pour superviser ces améliorations.
Un tribunal doit encore approuver cet accord, indique-t-on.
Selon les médias américains, les entreprises condamnées pour crime peuvent être suspendues ou exclues de leur activité de sous-traitant de la défense auprès du gouvernement américain.
Boeing devrait demander une dérogation à cette conséquence. L’entreprise a remporté l’année dernière des contrats du ministère de la Défense d’une valeur de 22,8 milliards de dollars, selon les données fédérales. Boeing et le ministère de la Défense sont en pourparlers sur la question, a déclaré une personne proche du dossier cité par le Wall Street Journal.
Dans le cadre de l’accord, le conseil d’administration de Boeing a accepté de rencontrer les membres des familles des victimes qui se sont dites "très déçues" et demandent au tribunal de rejeter l’accord lors d’une prochaine audience.
Les familles des victimes avaient demandé à la Justice d’exiger une amende pouvant atteindre environ 25 milliards de dollars, de poursuivre Boeing en justice sans concession et de porter d’autres accusations contre l’entreprise et les dirigeants qu’ils estiment responsables des accidents.