société
Coopération : premières journées sénégalo-marocaines de médecine générale pratique
Le renforcement de la coopération dans le domaine de la santé entre le Maroc et le Sénégal a franchi un nouveau palier avec la tenue, le week-end dernier à Dakar, des premières journées sénégalo-marocaines de médecine générale pratique.
Cet évènement, initié par l'association marocaine des échographistes (AMECHO) et qui aspire à consolider les liens de coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine de la formation et de la recherche en médecine, s'inscrit dans la démarche prônée par le roi Mohammed VI visant à placer le citoyen au cœur de toute stratégie ou politique socio-économique.
Dans la continuité de la politique africaine du royaume, qui tend à faire bénéficier les pays amis et frères de son expérience dans tous les domaines et secteurs, ce conclave est venu ainsi consolider la dynamique de l'axe Rabat-Dakar sur la voie du renforcement d'un partenariat Sud-Sud mutuellement bénéfique.
Nombreux sont les étudiants marocains qui ont choisi le Sénégal, notamment la faculté de médecine, de pharmacie et d'odontologie relevant de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar pour y poursuivre leurs études initiales ou continues et ce, à la faveur de la qualité de la formation dispensée et de la renommée internationale dont elle jouit.
En marge de ces premières journées sénégalo-marocaines de médecine générale pratique, tenues en collaboration avec les deux ordres nationaux marocain et sénégalais de médecine, le président de l'ordre des médecins du Maroc, Houcine El Maaouni a fait savoir qu' « un millier d'étudiants marocains poursuivent leurs études au Sénégal, alors que plusieurs étudiants sénégalais séjournent dans le même objectif au Maroc ».
De par les textes le régissant, l'ordre national des médecins du Maroc a une obligation éthique de formation, a-t-il dit, faisant savoir que le nombre des médecins en exercice au sénégalais est de 1.700 alors qu'il s'élève à 25.000 médecins au Maroc.
« Le roi Mohammed VI a fait un travail extraordinaire afin de rapprocher tous les secteurs en vue d'une collaboration fructueuse dans l'intérêt du citoyen africain », a-t-il dit, soulignant que des usines de fabrication de médicaments sont en train de voir le jour dans la région et ce, par l'intermédiaire de la maitrise marocaine.
Dans le domaine de la cancérologie, a-t-il poursuivi, le Maroc a fait un grand effort ce qui lui a permis de devenir un hub pour recevoir les patients qui souffrent d'une pathologie cancéreuse, ajoutant que le royaume prend en charge également la patientéle africaine, sénégalaise entre autres, étant donné qu'il dispose d'un institut national d'oncologie qui est très performant.
Pour le docteur Farid Chihab, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, ce genre de manifestations constitue une occasion pertinente et enrichissante, car il permet de tisser et de renforcer les liens bilatéraux et de les consolider entre les médecins marocains et leurs collègues sénégalais.
Sur le plan académique et le volet formation, a-t-il ajouté, « beaucoup de partenariats nous lient au Sénégal, en particulier la faculté de médecine de Dakar avec des mobilités d'étudiants entre les deux institutions ».
« Il y a des étudiants sénégalais qui viennent se former dans diverses spécialités au Maroc, par l'intermédiaire de l'agence marocaine de coopération internationale », a-t-il souligné, relevant que le quota réservé aux étudiants étrangers est souvent dépassé pour répondre à un besoin précis de former les médecins.
« Tout cela en vue de donner corps aux directives royales en matière de développement des relations Sud-Sud, ce qui nous a boosté pour développer ce partenariat », a-t-il noté.
Quant à la présidente des médecins du privé hiérarchie B, le docteur Awa Diagne Sy, elle a affirmé que « ce congrès peut apporter beaucoup de choses au Sénégal ». «La première est le fait que ce soit la médecine générale et le fait que ce soit avec le Maroc n’est pas le fruit du hasard » car, a-t-elle expliqué, « avec les accords de réciprocité un médecin sénégalais peut s’installer au Maroc et vice versa ».
Cette rencontre qui a regroupé 60 médecins spécialistes marocains et 200 sénégalais a permis aux derniers nommés de bénéficier d’une formation médicale continue sans se déplacer.
Des médecins spécialistes marocains ont animé des conférences plénières et des ateliers autour de pathologies très fréquentes en Afrique et qui peuvent bénéficier aujourd’hui de moyens diagnostiques et thérapeutiques efficaces et modernes.