Des chercheurs identifient en Espagne le plus ancien visage humain d’Europe occidentale

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"L’étude de ce fossile révèle une proximité avec Homo erectus, mais les éléments disponibles ne permettent pas encore de l’identifier avec certitude. C’est pourquoi nous l’attribuons provisoirement à Homo affinis erectus, une classification qui reconnaît cette ressemblance tout en laissant ouverte l’hypothèse qu’il appartienne à une autre espèce"

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Madrid - Des chercheurs espagnols ont identifié un fragment de visage humain, découvert en 2022 sur un site archéologique dans la Sierra de Atapuerca (nord de l’Espagne), comme le plus ancien jamais trouvé en Europe occidentale.

Provisoirement attribué à Homo affinis erectus, une population encore inédite en Europe, ce fossile, daté entre 1,1 et 1,4 million d’années, constitue une découverte majeure pour la compréhension des premières migrations humaines sur le continent, selon une étude publiée, jeudi, dans la revue scientifique Nature.

Les fouilles menées par l’Équipe de Recherche d’Atapuerca (EIA) ont mis au jour plusieurs fragments de la partie gauche du visage d’un individu adulte, minutieusement restaurés grâce à l’imagerie 3D, révélant des caractéristiques morphologiques distinctes.

Contrairement à Homo antecessor, qui présente un visage plus proche de celui de Homo sapiens, ce fossile, surnommé Pink, se distingue par une structure faciale plus primitive, notamment une configuration nasale plate et peu développée, précise la même source.

"L’étude de ce fossile révèle une proximité avec Homo erectus, mais les éléments disponibles ne permettent pas encore de l’identifier avec certitude. C’est pourquoi nous l’attribuons provisoirement à Homo affinis erectus, une classification qui reconnaît cette ressemblance tout en laissant ouverte l’hypothèse qu’il appartienne à une autre espèce", a expliqué María Martinón-Torres, directrice du Centre National de Recherche sur l’Évolution Humaine (CENIEH).

Selon les chercheurs, le contexte archéologique où le fossile a été découvert confirme que ces découvertes soutiennent l’hypothèse selon laquelle l’Europe occidentale était peuplée de plus d’une espèce humaine primitive il y a plus d’un million d’années.

"La présence de différentes populations d’homininés en Europe occidentale dès le Pléistocène inférieur suggère que cette région a joué un rôle central dans l’histoire évolutive du genre Homo", a indiqué Eudald Carbonell, codirecteur du Projet Atapuerca.

Cette découverte repousse les limites chronologiques de la présence humaine en Europe et apporte de nouvelles informations sur les premières migrations sur le continent.

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