France: un voisin tue trois personnes avant de se suicider, Enlèvement et meurtre de la petite Célya

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Ce document non daté diffusé par la gendarmerie française le 12 juillet 2024, dans le cadre de la procédure Alerte Enlèvement, montre Celya, une fillette de six ans, qui enlevée et tuée par le compagnon de sa mère". (Photo par Handout gendarmerie française / AFP)

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Le quadragénaire, soupçonné d'avoir enlevé puis tué sa belle-fille de 6 ans dans la nuit de vendredi à samedi en Seine-Maritime, a été hospitalisé d'office dimanche en raison "d'idées délirantes" constatées durant sa garde à vue et levée en conséquence.

"Du fait de ses déclarations délirantes en garde à vue, (le suspect) a en effet été vu par un médecin psychiatre qui a notamment constaté +des idées délirantes de persécution, de complot et de filiation+ et des +hallucinations injonctives et hétéro-agressives+", a affirmé dans un communiqué le procureur de la République de Rouen, Frédéric Teillet.

L'hétéro-agressivité est une forme d'agressivité toujours dirigée vers autrui, à la différence de l'auto-agressivité, tournée vers soi-même.

"Sur ce fondement, l'intéressé a fait l'objet d'une hospitalisation d'office sur demande du représentant de l'État, le préfet de la Seine-Maritime", Jean-Benoît Albertini, a déclaré le magistrat.

"L'enquête suit son cours malgré cela", a-t-il précisé, indiquant que celle-ci se poursuivra par l'ouverture d'une information judiciaire qui devra "préciser le déroulement des faits" mais aussi établir "la responsabilité pénale du mis en cause au regard de ses troubles psychiatriques".

Célya, 6 ans, a été retrouvée morte dans la nuit de vendredi à samedi dans une zone boisée de la commune de Saint-Martin-de-l'If, quelques heures après avoir été enlevée par le compagnon de sa mère. Ce dernier a été interpellé samedi vers 6H dans le même secteur.

"Armé d'un couteau", l'homme s'était laissé "interpeller sans heurt", selon le procureur, qui l'avait placé en garde à vue pour tentative de meurtre sur conjoint, enlèvement de mineur de moins de 15 ans et meurtre sur mineur de moins de 15 ans.

"Coup de folie" 

Âgé de 42 ans, le suspect avait déjà été condamné "à cinq reprises" depuis 2009 pour des affaires de stupéfiants et "incarcéré pour ce type de faits", avait détaillé le procureur de Rouen lors d'une conférence de presse samedi.

Il souffrait également de "troubles du comportement" mais n'était "pas connu pour des faits de violence et les gendarmes n'ont reçu aucune plainte pour de précédentes violences conjugales" dans ce couple ensemble depuis environ deux ans, toujours selon le parquet.

Dans ses premières déclarations, rapportés samedi par le procureur, la mère de l'enfant a affirmé que son compagnon ne s'était "jamais montré violent".

Dans la journée de vendredi, son conjoint avait "consommé plusieurs fois de la cocaïne" et "ça a été comme un coup de folie", il a "claqué brutalement Célya au sol", a relaté la mère qui, en s'interposant, a reçu "plusieurs coups de couteau".

Elle avait alors quitté leur logement pour appeler les secours qui, à leur arrivée, avaient constaté l'absence de l'enfant, qui sera ensuite retrouvée morte.

L'"examen externe" du corps de la fillette "a mis en évidence des faits d'une extrême violence, un fracas majeur du crâne de l'enfant à l'arrière de la tête qui a très probablement causé son décès", avait indiqué samedi le procureur.

Sous le choc 

A Saint-Martin-de-l'If, les habitants étaient samedi après-midi encore sous le choc de la nouvelle du meurtre de la fillette, qui vivait dans le hameau des Héberts.

"Pas plus tard que mardi, la petite faisait du vélo, on l'a saluée, elle souriait", se souvient, bouleversée, une voisine.

La mère de Célya s'était mise en couple avec son nouveau compagnon "il y a deux ans environ". Ce dernier était "souvent (...) assis près du portail, dans le jardin, il buvait du café, il nous saluait. Des gens discrets, sans histoire", a-t-elle dit à l'AFP.

La disparition de Célya avait déclenché une "alerte-enlèvement", un dispositif adopté en France en février 2006 qui consiste à lancer une alerte massive en cas de rapt d'enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant et de son ravisseur.

Il a été utilisé en France à une trentaine de reprises jusqu'à présent.

Une fusillade et quatre morts

Un homme a ouvert le feu, en marge d'une fête d'anniversaire organisée chez ses voisins samedi soir dans un petit village de l'Allier, tuant trois personnes avant de retourner l'arme contre lui.

Les enquêteurs s'emploient à comprendre le "comment et le pourquoi" de ce qui s'est passé lors de cette fête familiale organisée dans le hameau de Vozelle, une commune résidentielle de l'ouest de Vichy, à l'occasion du vingtième anniversaire d'un jeune homme, selon les éléments obtenus auprès de la préfecture de l'Allier.

Vers 21h30 samedi, un voisin qui ne participait pas à l'anniversaire est apparu sur un chemin reliant son domicile à la maison où se tenait la fête avant d'ouvrir le feu, a indiqué à l'AFP le procureur de Moulins, Jérôme Piques.

Le jeune homme qui fêtait ses vingt ans ainsi que son père et un invité, sont décédés. Selon la préfecture, quatre personnes ont été également blessées et une quinzaine de personnes "témoins des faits" ont fait "l'objet d'une prise en charge psychologique" après le drame.

Le pronostic vital des personnes blessées n'est pas engagé et les victimes ont été hospitalisées à Vichy, selon le procureur de Cusset, Eric Neveu.

"L'hypothèse la plus probable" est que l'assaillant ait "retourné l'arme contre lui après avoir tiré", a déclaré M. Piques.

"C'est un choc pour tout le monde.... On ne sait pas quel est le déclic, à partir de quoi une personne perd son contrôle et passe à l'action", a déclaré à l'AFP Michel Marien, le maire de la commune d'Espinasse-Vozelle dimanche matin.

"C'est un voisin, oui, mais un voisin éloigné. Est ce qu'il y avait des relations entre eux ? Est ce qu'il n'y en avait pas ? Je ne sais pas", a ajouté l'élu de village d'un millier d'habitants.

Le tireur, qui a utilisé une arme à feu à plomb, est "a priori" inconnu des services de police et de justice, a indiqué le procureur, selon qui il n'y a pas eu d'échanges de coups de feu.

Tirs sur des automobilistes -

Les autorités ont tout au plus retrouvé les traces d'un défaut de paiement de pension alimentaire dans le passé de cet homme né en 1970, selon une source proche du dossier.

"Tout le monde s'interroge sur le parcours" de cet homme, avec des questions aussi sur un "paramètre alcool-médicament" dans son geste, selon cette source. L'alerte a été donnée quand il tirait sur des automobilistes sur la route, "avec une chronologie des faits à vérifier", selon la même source.

Des pompiers et des éléments du SAMU de l'Allier, ainsi que des forces de sécurisation, "ont été aussitôt déployés", selon un message diffusé sur le réseau social X, par la préfecture de l'Allier.

La préfète de l'Allier Pascale Trimbach a indiqué à l'AFP que "des moyens très importants", composés de pompiers et de gendarmes ont été déployés sur les lieux.

Le public qui assistait à la fête du village, qui se déroulait avec un feu d'artifice parallèlement à la fête privée où a eu lieu la fusillade, a été maintenu sur place.

Dans le petit village, la salle polyvalente a été ouverte pour installer une Cellule d'Urgence Médico-Psychologique (CUMP) afin d'accueillir proches et voisins. Le dispositif a été levé dans la nuit, a constaté un journaliste de l'AFP, le village retrouvant son calme habituel.

Le sous-préfet de Vichy s'est rendu sur place, selon la même source. "Dans ces circonstances dramatiques, toutes nos pensées et notre soutien vont aux victimes et à leurs proches", ajoute la préfecture. (AFP)

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