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Ismahane Elouafi candidate du Maroc à la présidence du FIDA
Ismahane Elouafi, généticienne marocaine connue un peu partout dans le monde, a présenté officiellement ce mardi 17 janvier à Rome sa candidature à la présidence du Fonds International de Développement Agricole (FIDA).
Lors d'un dîner organisé dans la capitale italienne, auquel ont été conviés des ambassadeurs et des membres du corps diplomatique accrédités en Italie et près des agences de l'ONU à Rome, Ismahane Elouafi a exposé les grandes lignes de son programme visant à faire du FIDA « le tremplin pour les transformations rurales qui mènent à une vie en milieu rural en plein essor, à une croissance inclusive et à une prospérité partagée ».
A ce propos, elle a souligné qu’elle œuvrera en vue de permettre à l'organisme onusien de devenir « un catalyseur qui influe considérablement la vie des populations rurales, fonctionnant comme le moteur orchestrant la transformation rurale ».
Le Fonds, a-t-elle ajouté, agira comme un facilitateur en soutenant l'émergence de zones rurales dynamiques et développées que « les jeunes n’auront pas besoin de quitter et où les opportunités professionnelles se développent et se multiplient ».
Pour atteindre ce « changement transformateur », la scientifique marocaine a mis l’accent sur trois principaux piliers : politique et promotion, finance et programmes à base scientifique (le pouvoir de Mega-Data).
Au sujet du premier pilier, la généticienne a estimé qu’il est urgent d’engager tous les acteurs mondiaux du commerce, de l’industrie et du gouvernement pour soutenir et faire progresser la transformation rurale en tant que composante essentielle durable dans toutes ses dimensions.
Le FIDA, avec ses partenaires, devra renforcer le soutien pour les femmes et les filles rurales, leur offrant une autonomie au sein de leurs communautés, a-t-elle dit, observant que le Fonds continuera à jouer un rôle important dans l’élaboration des politiques mondiales qui met l’accent sur « un développement rural pro-pauvres, pro-petits exploitants et inclusif ».
Evoquant le volet de la finance, elle a relevé que même lorsqu’on combine les envois de fonds publics et privés, « l’investissement total dans le développement rural est maigre ». Cependant, elle a noté que pour atteindre les objectifs ambitieux de développement durable des Nations Unies, les niveaux d’investissement dans les zones rurales devront augmenter de manière significative.
Afin d’accroitre substantiellement son portefeuille et par conséquent son programme de prêts et dons en vue d’honorer sa mission et contribuer à l’Agenda 2030 de développement durable, le Fonds doit, selon Elouafi, approfondir ses relations avec le secteur privé.
Concernant le dernier pilier, elle a souligné que le FIDA devrait tirer profit de sa capacité d’analyse et de fonctionner comme une organisation rationnelle qui donne la priorité à ses programmes et ses investissements sur une base scientifique.
Par ailleurs, elle a fait constater que malgré l’impressionnante réduction de la pauvreté et la sous-alimentation dans le monde, en ligne avec le projet millénaire des Nations Unies et les objectifs du millénaire pour le développement, les progrès ont été inégaux et la pauvreté est encore évidente dans le monde en développement. Les individus et les communautés « laissés derrière » sont pour la plupart dans les zones rurales et, en particulier, dans les environnements marginaux ruraux, a-t-elle fait remarquer.
Après avoir rappelé que les données montrent que 70% des 1,2 milliard de personnes vivant dans la pauvreté absolue se trouvent en milieu rural, Ismahane Elouafi a estimé que « pour avoir un avenir pacifique et prospère pour tous, il est évident que nous devrions sérieusement lutter contre la pauvreté et les inégalités dans les zones rurales à travers un véritable programme de transformation rurale ».
Hassan Ayoub, ambassadeur du Maroc en Italie a mis en évidence le rôle que joue le Fonds dans la lutte contre la pauvreté dans le monde rural, louant à cette occasion les qualités humaines et professionnelles de la généticienne.
Ce dîner auquel a pris part également Mohammed Sadiki, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, a été marqué notamment par la présence d’autres candidats à la présidence du Fonds ainsi que des experts et spécialistes dans le domaine de l’agriculture.
La généticienne marocaine a fait ses études à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Rabat avant d’obtenir un doctorat en génétique à l’Université de Cordoue, en Espagne. Elle a occupé divers postes à l'international et cumulé des années d’expérience dans le domaine de la recherche agricole.
Ismahane Elouafi figure dans le top 20 des femmes les plus influentes du monde islamique dans le domaine des sciences, d’après un classement réalisé par la revue scientifique Muslim-Science.com.