Les Rencontres Simon Lévy du patrimoine culturel Judéo-Marocain

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Création d’un fonds de quelque 8 mètres linéaires de documents provenant d’un don effectué par les deux fils de Simon Lévy. Les documents qui le constituent couvrent les différentes facettes de l’activité du défunt

L’Association Mimouna et l’Association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain (AAMJM) ont organisé avec le concours le Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc une soirée en hommage à Simon Lévy, décédé voici cinq ans, le 2 décembre 2011. La manifestation s’est déroulée devant plus de 300 personnes dans la grande salle de la Bibliothèque Nationale à Rabat, La soirée a été inaugurée par l’allocution d’André Azoulay, conseiller du Roi Mohammed VI, qui a retracé les grandes lignes du combat de Simon Lévy, militant de gauche et défenseur de toujours du patrimoine judéo-marocain. Il a souligné notamment son rôle de pionnier et de visionnaire dans la prise de conscience de la nécessité de préserver ce patrimoine culturel. Simon Lévy a combattu l’amnésie et n’a jamais eu peur de défendre ses convictions même quand elles gênaient. "Compagnon de route précieux et exigeant, parfois sévère, nous lui sommes tous redevables, pour cette lucidité, cet engagement, cette honnêteté et cette capacité de résister aux compromis souvent incrustés et au doute", a-t-il précisé. André Azoulay a salué la démarche de ces deux associations de la société civile pour l’organisation en commun de cet évènement. Myriem Khrouz, secrétaire générale de l’AAMJM, qui assurait la modération de la soirée, a ensuite présenté le court métrage réalisé pour cette occasion par Younès Laghrari et produit par les deux associations. Ce film de 11 minutes intitulé « Poursuivons notre route » donne la parole à trois témoins : Zhor Rhihil, conservatrice du Musée du Judaïsme Marocain de Casablanca, Driss Ksikes, journaliste, ainsi qu’à Jamaa Baida, directeur des Archives du Maroc, qui évoquent leur expérience personnelle avec Simon Lévy. Jamaa Baida a ensuite annoncé la création du Fonds Simon Lévy au sein des Archives du Maroc. Ce fonds de quelque 8 mètres linéaires de documents provient d’un don effectué par les deux fils de Simon Lévy. Les documents qui le constituent couvrent les différentes facettes de l’activité du défunt ; combat politique, action syndicale, vie communautaire, création et gestion du Musée du Judaïsme, question amazighe, relations Maroc-Espagne et vie professionnelle. Le directeur des archives marocaines, Jamaa Baida, a remercié chaleureusement les donateurs d’avoir confié ces archives à une institution nationale en remettant certificat de reconnaissance. Puis le Professeur Mohammed Elmedlaoui président de l’association des Amis du Musée du Judaïsme Marocain a annoncé que désormais les deux associations organiseront, chaque année à la même date, « Les Rencontres Simon Lévy du patrimoine culturel Judéo-Marocain ». Elmehdi Boudra en sa qualité de président de l’association Mimouna a rappelé le combat continu du patriote Simon Levy pour un Maroc pluriel. Il a mis en exergue son action pour la diversité linguistique qui passe par la reconnaissance de la langue amazighe au même titre que la langue arabe. La projection du film documentaire de Younès Laghrari « Juifs marocains des destins contrariés » a clôturé la soirée. Le réalisateur a expliqué comment il a découvert quasiment par hasard le « côté juif du Maroc » et comment il s’est réapproprié par ce film et sa rencontre avec Simon Lévy cette facette de l’identité marocaine.

 

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