Politique
PAM – PJD : La bataille s’annonce sanglante
Plus que deux semaines pour le début de la campagne officielle des législatives et la bataille fait déjà rage. Elle a pour principaux acteurs le PAM d’Ilyas El Omari et le PJD de Abdalilah Benkirane, que l’on prend désormais pour les deux principaux partis politiques du Maroc. Les anciens ténors des élections, l’Istiqlal et l’USFP donnent l’impression de jouer en deuxième division avec un avantage pur les istiqlaliens de Chabatte qui peuvent espérer jouer les seconds rôles, tandis que le RNI de Salah Eddine Mezouar et le MP de Mhaned Laanser sont condamnés à la figuration. .
Le PAM, bête noire des islamistes, seul aujourd’hui à leur tenir tête dans l’opposition, a réuni ce week-end à Casablanca son bureau politique et son bureau fédéral avec l’objectif affiché de prendre la tête des élections en vue d’écarter Benkirane et de prendre sa place.
Le secrétaire général du parti n’a pas dit les choses en ces termes,mais a déclaré son intention d’arriver premier avec l’ambition pas moins que de “libérer” le pays et lui “éviter la catastrophe”, à laquelle le conduirait la politique islamiste. Pour ce, il se positionne comme « véritable alternative » si ce n’est l’unique au « manque d’inventivité » de Benkirane et de ses amis.
On attend le programme détaillé du PAM qui sera rendu public incessamment, mais le PJD ne semble pas mener sa campagne sur ce terrain ni sur celui de la défense de son bilan, pas probants sur tous les plans. Si contrairement aux autres formations, il a annoncé les noms de ses 74, sur 92, têtes de liste, Benkirane qui sera candidat dans son fief à Salé après que l’ait effleuré l’idée de ne pas se présenter, concentrera sa campagne à ne pas en douter sur le thème de « Attahakoum », une forme d’autoritarisme que prête le PJD au PAM qui ne serait à ses yeux que l’écran de ceux qui « veulent contrôler tout dans le pays ». Il compte ainsi sur sa popularité pour entrainer les foules en leur vendant l’image de rempart contre ceux qui au début de son mandat à la tête du gouvernement il nommait « les crocodiles et les effrites »
Dans l’arène, Abdalilah Benkirane ne sera pas seul. Plusieurs de ses ministres l’y accompagneront. On retrouve parmi eux l’un des piliers du PJD soupçonné de vouloir faire de l’ombre à Abdalilah Benkiarne, le ministre des transports Aziz Rabbah, Mustapha El Khalfi, ministre de la communication et Lahcen Daoudi, ministre de l’enseignement supérieur. Mais le PJD s’ouvre également sur une figure salafiste, Hammad Kabbaj qui conduira la liste PJD dans la région de Marrakech. Pour mémoire, Hammad Kabbaj, avec d’autres comme Rissouni et l’excommunicateur Abounnaim, a pris la défense des tourtereaux de la cote, deux vice-présidents de l’aile prédicatrice du PJD, le MUR, en l’occurrence Omar Ben Hammad et Najia Nejjar, deux moralisateurs, pris en flagrant délit d’adultère.