Rage chez les otaries d’Afrique du Sud : une menace inédite pour l’écosystème marin mondial et peur d’une pandémie

5437685854_d630fceaff_b-

La situation sans précédent suscite des inquiétudes quant à une potentielle pandémie marine de grande ampleur, la rage n’ayant été observée chez les phoques qu’une seule fois auparavant en Norvège

1
Partager :

Une épidémie de rage sans précédent frappe les otaries à fourrure du Cap, sur le littoral sud-africain, déclenchant une alerte parmi les scientifiques et défenseurs de la faune marine. Transmis potentiellement par les chacals à dos noir, le virus menace de se propager à d’autres mammifères marins comme les dauphins, les orques et les baleines. Face au risque d’une pandémie marine, les appels à l’action se multiplient pour contenir la propagation avant qu’elle n’atteigne des proportions globales.

Johannesburg - Une épidémie de rage sans précédent chez la population d’otaries à fourrure du Cap, sur le littoral sud-africain, fait craindre une pandémie marine, ont indiqué jeudi des chercheurs.

Cette situation sans précédent suscite des inquiétudes quant à une potentielle pandémie marine de grande ampleur, la rage n’ayant été observée chez les phoques qu’une seule fois auparavant, lors d’un seul cas en Norvège en 1980.

Les chercheurs soupçonnent que les chacals à dos noir, prédateurs des bébés phoques, sont les vecteurs probables du virus de la rage. Les conséquences de la transmission sont profondes et inquiétantes, étant donné que l’épidémie pourrait se propager rapidement parmi d’autres mammifères marins locaux, notamment dans les espaces naturels confinés menacés par l’intrusion humaine.

Ils soulignent que des symptômes tels qu’une agressivité accrue et une désorientation peuvent entraîner une mort imminente dans les 10 à 14 jours suivant l’exposition. Les phoques infectés s’attaquent non seulement entre eux, mais aussi aux humains et aux animaux domestiques, notent-ils, ajoutant que bien que la confirmation d’attaques sur d’autres mammifères marins sauvages reste incertaine, cette possibilité ne peut pas être écartée.

La directrice du programme d’Animal Survival International (ASI), Debby Querido, a déclaré à ce propos que «ce qui se passe le long des côtes sud-africaines est sans précédent», mettant en garde contre la sous-estimation de la menace que cette épidémie représente non seulement pour les phoques, mais aussi pour l’ensemble de l’écosystème marin.

Pour sa part, Savannah Anderson, chargée de campagne et chercheuse à l’ASI, a averti que «si l’épidémie est dévastatrice pour les populations locales de phoques, on craint que le virus ne se propage d’une espèce à l’autre, infectant potentiellement les orques, les dauphins et même les baleines». Avec des créatures comme les orques capables de parcourir de vastes distances, l’épidémie pourrait menacer des mammifères marins jusqu’en Australie et sur le continent américain, dit-elle.

Idem pour le Dr Tess Gridley, scientifique principale de SeaSearch, une ONG spécialisée dans le milieu marin, qui a souligné l’urgence de la situation. «Nous devons stopper la rage au niveau des colonies avant qu’elle ne se propage sur les côtes», a-t-elle déclaré.

Des efforts sont actuellement déployés par les communautés scientifiques et de protection animale d’Afrique du Sud pour répondre à cette situation urgente.

lire aussi