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Sahara: Pedro Sanchez promet, à Sebta occupé, une relation ''plus solide'' avec Rabat
Photo prise et publiée par le bureau de presse du Premier ministre espagnol, le 23 mars 2022, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez (C) pose pour une photo de groupe lors de sa visite à la ville occupée de Sebta. En soutenant publiquement le plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara, Madrid a mis fin à sa position ambiguë et ambivalente qui durait depuis des décennies. (Photo reprise et diffusée par AFP)
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a défendu mercredi la position de son gouvernement de reconnaitre l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend » du Sahara comme nécessaire pour nouer une relation "plus solide" avec le Maroc, allié "stratégique".
Le dirigeant socialiste a choisi la ville occupée de Sebta, probablement en vue de clamer les passéistes d’Espagne, pour s'exprimer pour la première fois sur ce sujet depuis l'annonce vendredi du soutien de l'Espagne à la proposition marocaine d'autonomie au Sahara marocain.
"Nous mettons fin à une crise" diplomatique avec Rabat mais "le plus important est que nous posons les bases d'une relation beaucoup plus solide, beaucoup plus forte avec le royaume du Maroc", a dit M. Sanchez devant la presse.
"Il n'était pas soutenable pour l'Espagne d'avoir des relations rompues" avec "un pays stratégique comme le Maroc", a ajouté le Premier ministre qui doit effectuer une visite au Maroc à une date qui n'a pas encore été fixée.
Le chef de la diplomatie José Manuel Albares a annoncé pour sa part mercredi qu'il se rendrait à Rabat le 1er avril.
L'accueil en Espagne en avril 2021 du chef des séparatistes, des proxys de l’Algérie dans la région, pour y être soigné du Covid, a causé une crise aigüe entre Rabat et Madrid qui a duré près d’une année.
Affichant jusqu'ici une position ambivalente, Madrid a annoncé publiquement vendredi son soutien au plan d'autonomie marocain, position considérée par Alger, qui se prétend étrangère au conflit, comme un "revirement", rappelant samedi son ambassadeur en Espagne. M. Sanchez a promis mercredi de "tout faire pour renouer des relations diplomatiques malheureusement altérées" avec l'un des principaux fournisseurs de gaz de l'Espagne.
Cette évolution a provoqué des divergences au sein de la coalition au pouvoir en Espagne, le parti d’extrême gauche Podemos, dénonçant l'"incohérence" de M. Sanchez, qui a été également critiqué par l'opposition de droite, mais pour des raisons différentes, celle de ne pas avoir été associée à la décision.
D’ailleurs a fait remarquer Pedro Sanshez, le gouvernement n'a fait qu'"approfondir la position déjà manifestée par d'autres gouvernements espagnols" par le passé et "suivre la position manifestée par d'autres nations puissantes" comme "la France et l'Allemagne".
Elément central pour Madrid, une "coopération étroite" avec Rabat est "indispensable pour protéger la sécurité des Espagnols (...) en premier lieu (grâce) à la lutte contre l'immigration irrégulière", a souligné pour sa part mercredi José Manuel Albares à la Chambre des députés.
L'accord avec Rabat doit aussi garantir l'"intégrité territoriale" de l'Espagne, a ajouté M. Sanchez, dans ce qui pourrait être allusion aux villes occupées de Sebta et Melilla, revendiquées par Rabat qui pourrait, selon des analystes, accepter de mettre en sourdine au moins temporairement à ses revendications légitimes.