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Y aurait-il une raison pour que Polanski continue d’échapper aux accusations de viol ?
La situation de Roman Polanski, qui fait face à une nouvelle accusation de viol, sera discutée lundi par les responsables de l'ARP, organisation comprenant plus de 200 cinéastes, lors d'une réunion qui devrait établir de nouvelles règles pour les membres condamnés ou poursuivis pour des violences sexuelles.
La Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs va réunir son conseil d'administration le 18 novembre et proposer "que, désormais, tout membre condamné par la justice pour infraction de nature sexuelle soit exclu et que tout membre mis en examen pour la même raison soit suspendu", a-t-elle annoncé mardi dans un communiqué, qui ne cite pas nommément le cinéaste franco-polonais.
Si le conseil d'administration, rassemblant une vingtaine de personnes, valide cette proposition, elle ouvrirait la voie à une suspension de Roman Polanski, qui a fui les Etats-Unis en 1978 et est toujours sous le coup de poursuites pour relations sexuelles illégales avec une mineure.
Le réalisateur multi-récompensé et membre de l'ARP ne serait pas exclu mais "suspendu" de l'association car la procédure le concernant aux Etats-Unis est "en cours", a précisé à l'AFP son président Pierre Jolivet.
"On considère que c'est un moment assez grave pour que notre conseil d'administration s'exprime pleinement", a-t-il ajouté alors que le cinéma français a été également secoué la semaine dernière par les accusations d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel" de l'actrice Adèle Haenel à l'encontre du réalisateur Christophe Ruggia, entre ses 12 et 15 ans.
L'ARP "se doit de prendre en compte que nos métiers, par le pouvoir qu'ils confèrent, peuvent ouvrir la porte à des excès répréhensibles. Ceux-ci ne peuvent en aucun cas être justifiés ni tolérés", indique-t-elle dans son communiqué.
Dans un témoignage publié par Le Parisien vendredi soir, la photographe Valentine Monnier accuse Roman Polanski de l'avoir frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu'elle avait dix-huit ans. Elle affirme avoir décidé de porter publiquement cette accusation en raison de la sortie ce mercredi en France de "J'accuse", Grand prix du jury à la Mostra de Venise, qui porte sur l'erreur judiciaire subie par Alfred Dreyfus à la fin du XIXe siècle.
Cette accusation s'ajoute à celles d'autres femmes ces dernières années, pour des faits prescrits et contestés par le cinéaste de 86 ans.
Elle a perturbé la promotion du film, avec des interviews de ses acteurs annulées au dernier moment (Jean Dujardin, Emmanuelle Seigner) ou finalement non diffusées (Louis Garrel).