A l’Académie du Royaume, la presse marocaine à travers Abdallah Stouky

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Capture d’écran, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, et Mohamed Barrada au nom des amis de Abdellah Stouky lors du Colloque hommage au défunt confrère

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Abdallah Stouky, tel que je l’ai connu n’était pas seulement un journaliste, mais bien un intellectuel est un homme d’opinion sut tout ce qui se rapporte aux affaires du pays et de ses gens. D’une plume rare, il était toujours prompt à dire la vérité avec discernement et professionnalisme. 

Ce propos, c’est en substance, et entres autres, celui qu’a tenu Abdejlil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l’Académie du Maroc dans son allocution d’ouverture du colloque sur "Le journalisme en question : évolution et problématique actuelle" organisé, vendredi dernier à Rabat, à l'initiative du collectif des Amis de Abdallah Stouky, en hommage à la mémoire de ce pionnier de le presse marocaine.

Pour Mohamed Abderrahmane Berrada, ’’chef de file’’ des amis de Abdallah Stouky, l'organisation de ce colloque à l'Académie du Royaume en hommage à une icône du journalisme marocain, témoigne de l'intérêt porté par l'Académie à l'avenir des média, soulignant que le meilleur hommage à rendre au défunt, est "de rester fidèle aux valeurs éthiques avec lesquelles il a exercé le métier".

C’est cette fidélité à une ligne de conduite qu’exprimait encore Abdejlil Lahjomri, auquel on doit l’idée de la transformation d’un hommage en une opportunité fructueuse de débat et d’échanges sur la presse, son passé et son devenir. S’il y avait une leçon à retenir du parcours de Abdallah Stouky, c’est, soulignera-t-il, l’engagement dans les causes nationales politiques et culturelles pour en perpétuer la transmission de génération en génération afin de les préserver du déclin. C’est comme si, ajoute-t-il, Abdellah Stouky disait : les exigences de la réflexion sur les questions du monde contemporain dans son intense complexité et ses paradoxes pressants, trouve son écho dans l’appropriation de l’esprit du temps avec la volonté de savoir.

"Abdallah Stouky, dira-t-il encore, était un éminent journaliste qui a appris de la vie à prendre le parti de la réalité et de la parole libre. C'est la raison pour laquelle, SM le Roi Mohammed VI a affirmé dans son message de condoléances à sa famille, ‘’partager les sentiments de la famille du défunt suite à la perte d'un journaliste  distingué appartenant à la génération des pionniers des hommes de médias qui ont contribué, grâce à leur compétence avérée, au développement de la presse écrite et à l'enrichissement de la scène médiatique nationale par d'importantes contributions reflétant l'expertise qu’il a accumulée, son grand professionnalisme et sa riche culture, [mettant] en avant les grandes qualités du défunt, son patriotisme, ainsi que son attachement aux Glorieux Trône Alaouite et aux constantes de la Nation et ses valeurs sacrées’’.

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Une pléiade d'experts des médias et de la communication de divers horizons interviendront dans sa foulée pour mette l'accent sur l'avenir de la presse papier face au défi du numérique et du déferlement des réseaux sociaux.

Les débats, portant sur des thématiques liées aux enjeux et à l'avenir du journalisme, au poids de la révolution numérique, à la place des réseaux sociaux et des nouveaux médias, à l'innovation et les perspectives d'un secteur en pleine mutation face à des défis importants, pour considérer que ce serait erreur d’opposer la presse imprimée aux médias digitaux et considérer que ceux-ci pourraient remplacer totalement et définitivement la presse papier.

Le grand maître de la Confrérie des Compagnons de Gutenberg, Philippe Jourdan, rappellera que ‘’depuis deux siècles, chaque média neuf s'ajoute au précédent qui se reconfigure à son tour. "La radio n'a pas remplacé les journaux, la télévision n'a pas tué la radio. Pas plus que le cinéma n'a surpassé le théâtre ni la vidéo n'empêche aujourd'hui les salles de cinéma de se remplir".

Pour le président de l'Autorité nationale de la presse en Côte d'Ivoire, le journaliste doit à la fois susciter l'intérêt du lecteur mais également chercher à répondre à ses attentes. Avec l'avènement de la société de l'information, le journaliste devra dorénavant penser écrire pour préserver, pour construire et pour contribuer à la recherche de solutions aux maux de la société, a-t-il recommandé.

Le directeur des Archives du Maroc, Jamaa Baida, a abordé, lui, comme il se doit, l'évolution de la presse marocaine et son rôle dans la lutte pour l'indépendance, en se focalisant sur l'appropriation de la presse coloniale par les nationalistes avant le passage de la presse partisane à une presse globalement d'information.

Saluant le parcours et l'expérience de feu Stouky non seulement en tant que journaliste émérite, mais aussi en tant qu'intellectuel et homme de lettres, Mohammed Berrada a appelé à la clôture du colloque à mettre en valeur et à consigner cette riche expérience pour en faire profiter ses confrères et contribuer au développement de la presse.

 

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