Istiqlal : Le plus dur est à venir

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Et ce qui devait advenir advint. Hamid Chabat a été sorti par la petite porte et c’était bien la peine de se donner en un lamentable spectacle pour en arriver là

Le score sans appel de Nizar Baraka, 930 voix contre 250 pour le sortant, il faut le dire, est surprenant. On pariait bien sur le petit fils de Allal El Fassi, mais on pensait que le secrétaire général sorti offrirait une meilleure résistance.

Qu’en déduire ? Que ceux qui ont orchestré sa destitution sont tout puissants au sein de l’Istiqlal et que plus rien désormais ne leur résiste, ou que Hamid Chabat par ses ruades inconsidérées, son amateurisme politique, ses girouettes à tout vent, a fini par lasser les Istiqlaliens produisant chez un rejet total de l’homme. Probablement les deux.

Théoriquement, le nouveau secrétaire général, plus que confortablement élu, a les mains libres pour mener à bien ses projets. Mais la puissance montante de Hamdi Ould Rachid auquel beaucoup croient qu’il doit son succès risque de lui porter ombrage si ce n’est plus.

Mais peut-être ne dépend-il pas aussi fort qu’on l’estime du notable sahraoui. Quoi qu’il en soit le plus dur pour Nizar Baraka est à venir. Remettre sur pied l’Istiqlal, lui rendre son attractivité et y rétablir un minimum d’ordre et de discipline. Il lui faudra pour cela une main de fer. L’a-t-il ?

Il doit également recadrer la ligne politique du parti et le fonds idéologique sur lequel elle s’appuie. C’est peut-être pour lui le moment de relire L’autocritique de Allal El Fassi dont plusieurs chapitres restent d’une étonnante actualité. Notamment sur son volet relatif à la démocratie, à l’évolution de la société et à ses références à un salafisme ouvert et tempéré qui lui a fait écrire à la fin des années quarante du siècle dernier tout un plaidoyer contre la polygamie.

La société marocaine étant ce qu’elle est, le conservatisme istiqlalien pourrait lui être d’une grande utilité, mais qui le placerait, en plus ouvert il est vrai, en saine concurrence avec le PJD. Et c’est certainement ce qu’il faut au Maroc aujourd’hui.