chroniques
Europe, UN REVE EN DANGER ?
L’Anti- Europe est en marche pourquoi ? Jacques Attali, un Européaniste convaincu, avait attiré l’attention sur la monnaie unique. Selon lui, celle-ci présupposait un fédéralisme. C’est toute la difficulté actuelle de pays forcés à la politique d’austérité, pour sauvegarder une monnaie sur laquelle ils n’ont aucune maitrise
Les initiateurs de la construction européenne avaient deux objectifs : éliminer le risque de guerre et créer un ensemble économique capable de rivaliser avec les USA. Ensuite est venue l’idée de lier cette construction à des valeurs. Près de 70 ans après, le seul objectif atteint est, pour le moment, l’absence de guerre sur le territoire de l’Union Européenne et non pas sur le territoire de tout le continent. C’est un résultat non négligeable cependant. L’Europe subit trois tendances lourdes, toutes négatives. La première a trait à l’économie. La création de la zone Euro met en lumière une grande fragilité. Une unité monétaire, en lui imposant des règles budgétaires, on l’a vu dans le cas de la Grèce, est souvent intenable. L’Elargissement poussé de l’Union Européenne a créé beaucoup de problèmes. L’accueil des pays de l’Est a été coûteux sur le plan financier, mais surtout sur le plan social. Peut-on créer un marché commun sans unifier, un tant soit peu, les régimes sociaux ? Ceci fait que les protections sociales sont tirées vers le bas. Tout cela a des conséquences politiques. Le rêve Européen des fondateurs est mis à mal. En Italie, c’est une alliance extrême-droite-populiste qui va gouverner. Dans les pays de l’Est, c’est un nouveau nationalisme qui a le vent en poupe, alors qu’ils ont bénéficié de l’adhésion à l’Europe. L’Anti- Europe est en marche pourquoi ? Jacques Attali, un Européaniste convaincu, avait attiré l’attention sur la monnaie unique. Selon lui, celle-ci présupposait un fédéralisme. C’est toute la difficulté actuelle de pays forcés à la politique d’austérité, pour sauvegarder une monnaie sur laquelle ils n’ont aucune maitrise. Un Etat comme la France aurait intérêt à dévaluer sa monnaie, pour diminuer sa dette et doper ses exportations, il ne peut pas le faire. Cela a conduit, sur le plan politique, à deux mouvements qui se rejoignent : le nationalisme et le populisme, sur fond de sentiments anti- Bruxelles. « Le Nationalisme c’est la guerre », disait Mitterrand. Le Nationalisme gagne toute l’Europe, mais il est très fort dans les pays des 27, nouvellement intégrés. Le populisme est une gangrène généralisée. En face, il n’y a pas un discours politique sur le rêve Européen. L’idéal Européen est représenté par des directives technocratiques. La règle de l’unanimité est une barrière. Pour que l’Europe redevienne un idéal, il faut la sortir de l’Economie. La question des réfugiés aurait pu en être le signal, en demandant un minimum de solidarité aux pays membres. L’assaut des nationalismes, du populisme, du régionalisme est à prendre au sérieux. L’Europe ne peut pas se construire contre les peuples, les nations. Il faut une véritable vision politique qui ne se limite pas aux chiffres, mais promeut des valeurs.