chroniques
FilaliGate: du mauvais usage de l’asile politique ! Par Hasna Daoudi
Dounia Filali et Adnan éponyme
Dounia Filali, l’épouse de Adnan éponyme, déclare avoir porté plainte en France contre des journalistes dont Fadwa Islah de Jeune Afrique, Hasna Daoudi d’Atlasinfo et Frank Melloul dei24News. Pour mener de front autant de procès, il faut en avoir les ressources tant les avocats à Paris ne sont pas à la portée du premier venu, ici, première venue. Le Quid.ma, solidaire, pas de la Dounia Filali, mais des journalistes et particulièrement de Hasna Daoudi, fondatrice et directrice d’Atlasinfo basé à Paris, republie l’article que notre consœur avait publié sur son site en date du 5 janvier 2022, objet de la plainte, pour donner à la « plaignante » une raison de poursuivre également le Quid auquel l’ex-capitaine Adib avait intenté un procès avorté à Paris. Convoqués à l’époque par une juge parisienne, Narjis Rerhay et Naïm Kamal avaient refusé de répondre à la convocation, et ont mené campagne estimant qu’il n’appartenait pas à la justice française de se prononcer sur une affaire maroco-marocaine. Cette position ferme avait conduit au classement de la plainte. Gageons qu’avec un peu de bon sens, la justice française réservera le même sort à ce Duo qualifié haut la main pour la poubelle de l’histoire.
Paris s’apprêterait à accorder l’asile politique à deux citoyens marocains, Dounia et Adnane Filali, devenus célèbres à cause de leurs harangues et leurs violentes attaques contre le Maroc et ses institutions sur les réseaux sociaux. Si ce fait se confirme comme semble l’indiquer certains articles complaisants qui ont fleuri dans la presse française sur ce sujet, il porterait un coup dur au principe même du refuge politique dont la république française a fait une de ses valeurs les plus sacrées.
En effet, le refuge politique est généralement accordé à des personnalités respectées et respectables qui ont brillé par leurs convictions et leur engagement politique. Or ce couple de Marocains a surtout défrayé la chronique de la toile en choisissant la diffamation et le chantage comme seule posture pour exister et engranger de l’argent.
Dans leurs nombreuses vidéos, l’insulte est le seul fil conducteur. Ils font partie de cette génération de prétendus activistes qui perçoit les réseaux sociaux comme un filon commercial pour gagner un maximum l’argent et non pour faire triompher une cause politique. Leur pedigree montre le début d’une aventure commerciale sur la toile qui se transforme au fil des échecs en une entreprise à diffamer un pays et ses instituons, révélant clairement son objectif vénal.
Ce qui intéresse ce couple Filali est moins le combat politique proprement dit que l’appât du gain que génère la multiplication des clics sur la toile et la réussite commerciale de leur site déguisé en plateforme politique. Il y a manifestement tromperie sur la marchandise que les autorités françaises doivent sérieusement vérifier avant de prendre la moindre décision.
Dounia et Adnane Filali sont deux personnages interlopes apparus ces dernières années au fil de l’essor de la communication numérique. Ils croient détenir dans les réseaux sociaux la recette magique pour exister et s’enrichir. L’insulte et le chantage comme mode opératoire et la victimisation comme stratégie de séduction.
Bien avant le couple Filali, il y a eu le déserteur Mustapha Adib et ses multiples affabulations qui l’ont transporté de la France vers les Etats-Unis et le maître-chanteur Zakaria Moumni qu’une récente vidéo accablante le montre en train de palper goulûment des billets de banque, fruits de ses méfaits et de ses chantages.
Et c’est à ce genre de personnages louches, au casier judiciaire rempli de mauvaises intentions et de stratégies malsaines, que la France s’apprêterait à accorder l’asile politique. Dounia et Adnane Filali sont non seulement des opportunistes notoires, faisant feu de tout bois pour s’assurer une place au soleil et ramasser le maximum d’argent possible , mais ils sont aussi des antisémites assumés et notoires. L’ineffaçable mémoire des réseaux sociaux regorge de leurs passions pour les quenelles de Dieudonné, qui a valu à ce dernier d’être mis au banc de la société française.
En traitant cette affaire, les autorités françaises auront à répondre à deux interrogations majeures: la première est comment justifier la décision de donner l’asile politique à deux manipulateurs, qui de surcroît ne cachent pas leurs convictions antisémites, xénophobes et, par ailleurs, en totale sympathie avec le Hezbollah libanais. Les réseaux sociaux en témoignent.
La hauteur, le réalisme et la responsabilité politique voudraient que l’asile politique ne soit accordé qu’à des personnalités dont la noblesse du combat et des valeurs est irréprochable. Or avec ce couple vénal, il est question d’un pedigree interlope aux agendas et aux visées bassement matérielles, très loin de l’honneur et de la morale.
La seconde interrogation est celle de trouver une logique politique quelconque dans la décision du gouvernement français à fermer les robinets des visas accordés aux Marocains jusqu’à pénaliser une élite agissante qui pourrait travailler à renforcer les liens entre la France et le Maroc et accorder généreusement l’asile à des agitateurs dont le seul exploit est d’avoir réussi à approcher certains milieux prêts à les aider dans leur entreprises ouvertement subversive.
En se pliant à ces desseins, la France ajouterait davantage de confusion à ses relations déjà difficilement lisibles.