chroniques
Guerre des communiqués RNI vs PJD : Benabdallah tente d’éteindre le feu
Et c’est reparti pour un tour ! Il n’y a pas de formation de gouvernement à un horizon proche. A moins d’un coup de théâtre que nombre parmi le personnel politique espèrent aussi ardemment que secrètement
La rencontre entre Abdelilah Benkirane et Aziz Akhennouch, le président du Rassemblement national des indépendants, n’a pas eu lieu. Les deux hommes devaient se voir pour valider un accord final concernant la composition de la majorité gouvernementale et entamer les discussions sur l’architecture gouvernementale et la répartition des portefeuilles ministériels. Il n’en a rien été. Le communiqué publié la veille par le secrétariat général du PJD annonçant de manière unilatérale le retour aux affaires de la majorité sortante –PJD, RNI, PPS et MP- n’a pas du tout été apprécié par le leader du RNI. Il y a répondu de manière ferme et décidée et, lui, par un communiqué. Il ne rencontrera pas le chef de gouvernement désigné et il ne participera pas à un gouvernement sans ses nouveaux alliés, l’Union constitutionnelle et l’USFP. « M. Benkirane pensait faire de nous des marionnettes ou au mieux des figurants. Il décide sans même nous consulter. Et cela, Si Aziz ne l’a pas accepté », confie une source proche du nouveau patron du RNI.
Retour à la case départ ? Selon nos informations, Abdelilah Benkirane campe sur sa position. Pas question pour lui de former un gouvernement en enjoignant aux forces de la majorité sortante l’USFP et l’UC. « Je ne ferais pas cette concession. Et c’est la volonté même du secrétariat général de mon parti », aurait-il confié à son plus proche entourage.
Akhennouch est dans la même posture. « Nous y allons à quatre ou nous n’y allons pas », fait-il valoir en faisant référence outre au RNI, à l’UC, au MP et à l’USFP.
Face à ce nouveau blocage, les missions de bons offices se sont multipliées dans la soirée de vendredi. C’est d’ailleurs dans le sens d’une (ré)conciliation que Habib El Malki le président de la commission administrative du parti de la Rose et prétendant au titre de président de la chambre des députés, a longuement rencontré Nabil Benbadallah, le secrétaire général du PPS et meilleur allié des islamistes du PJD. Une rencontre qui aurait duré près de 2 heures pour mettre à plat les relations USFP-PJD après les déclarations du premier des socialistes, Driss Lachgar, et qui n’auraient pas plu à A. Benkirane.
3 mois après sa désignation au poste de chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane est toujours dans l’incapacité de former son Exécutif. « Il faut encore attendre. Cela finira par se débloquer », affirme un de ses plus proches collaborateurs. Méthode Coué pour garder espoir et ne pas voir le Benkirane jeter l’éponge et reconnaître un cuisant échec ? Jamais en tout cas le leader du PJD n’a été autant confronté à la dure réalité du pouvoir. « Sa première place (toute relative) aux législatives ne signifie pas chèque en blanc. Il est temps qu’il le comprenne », conclut ce ténor du Rassemblement national des indépendants.