Hexagonitude mercantile

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Notre attitude nous a permis de constater que nous n’étions pas sur une ile déserte au milieu d’une mer morte. Doublement en découvrant, presque effarés, qu’il y a une cohorte de journalistes ou apparentés, dépassant l’entendement, poursuivis de la même manière et pour les mêmes motifs. Puis en constatant sur les réseaux sociaux et dans les médias un vaste mouvement de solidarité, forcément et même fort heureusement pas unanimes

Lorsqu’il y a une année et demi nous avions reçu une convocation par mail, Narjis Rerhaye, Jamal Berraoui et moi-même, à nous présenter à la police française dans le cadre d’une plainte pour diffamation introduite par l’ex-capitaine Adib, on l’a rejeté parce que nous considérons que la justice française n’avait pas autorité à nous convoquer directement. Nous l’avions fait sans bruit. Quand enfin l’affaire avait pris son droit chemin et que nous avions été convoqués par la Brigade Nationale de la Police Judiciaire qui agissait sur commission rogatoire nous y avons répondu sans réticences. Toujours sans le moindre bruissement.

Notre préoccupation était de ne pas donner à Mustapha Adib l’opportunité de trop se rappeler à notre souvenir à moindre frais. Notre démarche ne peut s’expliquer par une quelconque peur du procès. Au croisement du fer et au débat de fond nous sommes prêts. Quand bien même serions-nous condamnés, advienne que pourra. Notre autre souci était de ne pas permettre, dans un monde de plus en plus imbriqué, de bafouer ce qui reste de souveraineté aux Etats de notre aire.

Le Maroc officiel ne nous a (presque) pas déçus. La France tout autant, qui a reconnu ses dysfonctionnements mettant fin aux élucubrations de quelques uns de nos confrères d’ici qui ont été chercher dans la jurisprudence française de quoi enrober leur hexagonitude mercantile.

Si pour ce deuxième round nous avons décidé de mettre l’affaire sur la place publique c’est parce que nous ne comprenons pas que la vice-président du Tribunal de Grande Instance récidive, sciemment ou par méconnaissance, en méprisant les voies légales prévues par les accords de coopération judiciaire entre nos deux pays. Notre attitude nous a permis de constater que nous n’étions pas sur une ile déserte au milieu d’une mer morte. Doublement en découvrant, presque effarés, qu’il y a une cohorte de journalistes ou apparentés, dépassant l’entendement, poursuivis de la même manière et pour les mêmes motifs. Puis en constatant sur les réseaux sociaux et dans les médias un vaste mouvement de solidarité, forcément et même fort heureusement pas unanimes. Mustapha Adib a encore quelques sympathisants jusque dans les médias. Parmi eux on retrouve certains qui en ont fait, au début de sa mésaventure, une alouette pour leur miroir, un prisme à travers lequel il s’est vu en super-héros de la caisse de compensation qui s’échinait à contenir les prix de l’essence pendant que d’autres le pompaient dans une caserne à la hiérarchie peu regardante.

Dans la dynamique du nouveau règne, sa croisade contre les moulins à vent aurait pu prendre si d’autres, tapis dans l’ombre, ne l’avait happé dans leur engrenage pour s’en servir à des fins inavouables avant de l’abandonner à son mauvais sort comme une serpillière qui a servi. A la limite, il me fait de la peine le pauvre ex-capitaine Adib réduit à mendier son quotidien. A eux les lauriers et les subventions des ONG et autres officines, à lui le SDFisme politique et la déchéance humaine.