JUIFS ET MUSULMANS DE FRANCE, QUI SONT LES PYROMANES : 5/5 - GEORGE BENSOUSSAN, LA MANUFACTURE DES FRACTURES – PAR DRISS AJBALI

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En 2015, invité sur France culture, dans une émission radiophonique animée, par son ami Alain Finkielkraut, George Bensoussan prêtera indument au sociologue, Smain Laacher une phrase immonde que celui-ci a aussitôt catégoriquement démenti. Selon Bensoussan, Laacher lui aurait susurré que « l’antisémitisme des Maghrébins est tété avec le lait de la mère ».

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Dégage, une injonction effervescente* dans un verre d'eau - Par Driss Ajbali

Dans la quatrième partie de la série d’articles consacrés aux Musulmans et Juifs de France, Driss Ajbali déconstruit l’entreprise de P- A Taguieff qui par une pirouette intellectuelle a tenté de concéder le sémitisme, tout le sémitisme aux seuls Arabes en « israélisant » et en « sionisant » tous les juifs du monde. Dans cette cinquième partie, l’essayiste se penche sur un autre relais hyperactif de cette entreprise de ‘’Hamasisation’’ des jeunes arabes des banlieues : Georges Bensoussan, juif d’origine marocaine.

En avril 2002, trois mois après l’apparition de La nouvelle Judéophobie de Pierre-André Taguieff, un second ouvrage, collectif celui-ci, est publié sous le titre « Les territoires perdus de la République ». L’essai est de petite facture. Il condense des témoignages de profs, dissimulés derrière des pseudonymes. Ils évoquent ce que les murs des enceintes scolaires recèlent comme misogynie, francophobie et antisémitisme. 

Comme pour La Nouvelle Judéophobie, l’ouvrage est publié dans la même collection, bénéficie du même partenariat avec la fondation 2 mars, même le design et les couleurs des couvertures sont similaires. Difficile de croire au hasard. Au risque d’être accusé de complotisme, les deux opuscules semblent participer d’une offensive concertée. 

Lire la première partie :  JUIFS ET MUSULMANS DE FRANCE, QUI SONT LES PYROMANES – 1/5 : LA FIN D’UN CYCLE ET D’UN MYTHE – PAR DRISS AJBALI

A sa sortie, le livre est un non-évènement. Il restera relativement confidentiel. A cause « d’un mutisme médiatique » accusera la journaliste Martine Gozlan, pourfendeuse de l’islamisme et avocate d’Israël dans l’hebdomadaire Marianne. Cependant, l’appui du CRIF (qui aurait acquis 600 exemplaires) et de puissants intellectuels comme Alain Finkielkraut pour qui c’est « un livre capital », assurera à l’ouvrage une certaine visibilité. 

La promotion du livre s’avérera néanmoins laborieuse. L’intitulé, lui, connaitra, en revanche, une heureuse et enviable destinée. Puissamment relayé par quelques personnages médiatiques et politiques, Les territoires perdus de la république deviendra une sentence-clé, un cri de ralliement, un mot de passe ou un signe de reconnaissance, surtout chez les néoconservateurs. Répété à satiété et de manière pavlovienne, il assignera les quartiers de France en dehors de la République. Près de vingt ans plus tard, en 2021, Bernard Rougier publiera un livre avec le titre « Les territoires conquis de l’islamisme ».

Essai collectif, « Les territoires perdus de la république » compile donc des témoignages de profs qui relatent leurs vécus sur le terrain et dans les classes. La plus connue, c’est Barbara Lefevre, adepte du propos vénéneux, devenue depuis une habituée de plateaux télé. Sous le pseudonyme Emmanuel Brenner, c’est Georges Bensoussan, juif d’origine marocaine qui se consacre en grande partie à la Shoah et au sionisme, qui coordonna l’ouvrage, à partir de son bureau avec « porte blindée ». A l’époque, il était le responsable éditorial du mémorial de la Shoah. 

Lire la deuxième partie : JUIFS ET MUSULMANS DE FRANCE, QUI SONT LES PYROMANES - 2/5 : DE L’IMMIGRÉ AU MUSULMAN – PAR DRISS AJBALI 

Ce poste, il le quittera piteusement après un procès intenté par le non moins toxique CCIF, le collectif contre l’islamophobie. En 2015, l’année de la réédition des Territoire perdus, George Bensoussan, à visage découvert, apparut plus hardi, assuré et imprudent. Invité sur France culture, dans une émission radiophonique animée, par son ami Alain Finkielkraut, George Bensoussan prêtera indument au sociologue, Smain Laacher une phrase immonde que celui-ci a aussitôt catégoriquement démenti. Selon Bensoussan, Laacher lui aurait susurré que « l’antisémitisme des Maghrébins est tété avec le lait de la mère ». Les Marocains qualifient sentencieusement cette méthode. Ils accusent ses adeptes de « déguster l’ail avec la bouche des autres ». 

Depuis le 7 Octobre 2023, crânement et à visage découvert, George Bensoussan écume tous les plateaux télé en se présentant, comme simple historien et non pas comme le brillant spécialiste du sionisme et de la Shoah. Par pusillanimité, ignorance ou complicité, aucun journaliste n’évoque qu’il fut viré comme un malpropre du mémorial de la shoah à cause de cette phrase infâme qui exhale l’ail.

Lire la troisième partie : JUIFS ET MUSULMANS DE FRANCE, QUI SONT LES PYROMANES - 3/5 : LA FONDATION ''2 MARS''

Autant Taguieff participe de la puissance intellectuelle, autant Bensoussan verse facilement dans l'abject. Outrancier, il procède par des généralisations abusives avec des approximations désarmantes. Crânement, derrière sa « porte blindée » et son pseudonyme, il attribuera au jeune immigré, beur, banlieusard et musulman des qualités judéophobes. Pour lui, l’antisémitisme du jeune maghrébin n’est pas intellectuel. Il n’est même pas idéologisé. Il est tout simplement transmissible. Il est atavique. C’est une seconde nature. 

Parce que nombreux dans les classes des quartiers de France, l’obsession du Maghrébin est confirmé dans  plusieurs passages du livre à l’image de l’extrait qui suit :« A ceux qui considèrent que les propos et les actes antisémites de certains jeunes maghrébins ont pour seule origine la cause palestinienne, et en particulier l’Intifada déclenché en septembre 2000, ou le souci d’une transgression visant à défier l’adulte, il faut rappeler que la transgression qui exalte Hitler et le nazisme déplorant pour le coup que fut interrompu le génocide des juifs, est le fait des seuls jeunes maghrébins. Aucun enseignant ne signale massivement, de tels « dérapages…de la part d’élèves d’origine asiatique, turque ou africaine ». Des diatribes de cet acabit jalonnent le livre. Elles seront malheureusement bientôt infirmées par des tragédies inédites. En 2005, le gang des barbares, kidnappa Ilan Halimi parce qu’il était juif et le supplicia parce que juif et en tant que juif. En 2015, dans l’Hyper Casher, des Juifs français vont être triés, par un Malien de France parce que juifs. Ainsi, l’ignoble ivoirien Youssouf Fofana et l’abject Amedé Coulibaly, feront preuve d’un antisémite aveugle et ignominieux et démentiront de manière cinglante l’assertion de Bensoussan et, par ricochet ses prétentions académiques.

Les témoignages des profs et du terrain ne suffisent pas ? Qu’à Dieu ne plaise ! George Bensoussan, dans son ex-bureau « avec porte blindée », compilait, en même temps et compulsivement, tout ce qui pouvait aller dans le sens de sa thèse. Il citera, par exemple, Ali Lmrabet qui aurait évoqué, dans Demain magazine, le « sionisme » de Lionel Jospin ajoutant que « beaucoup de Marocains, et pas des moindres, croient que le PS est un bastion de sionisme ».

Plus sournoisement, Bensoussan cite le magazine marocain Le Journal hebdomadaire, disparu depuis, dans lequel il grappille un pronunciamiento du cheikh Zamzami, un imam d’une mosquée de Casablanca et non pas de France. Celui-ci aurait déclaré : « entre nous et les juifs ? Oui les choses sont beaucoup plus compliquées et je ne pense pas qu’un jour nous pourrions vivre en paix avec eux. Ils restent l’ennemi à abattre ». Bensoussan aurait pu tout autant rappeler que Zamzami, qui faisait pouffer les Marocains, qui rigolaient de ses fatwas « halalisant » les sex-toys ou approuvaient les carottes comme moyen de masturbation pour les femmes. Ce même imam hurluberlu avait fait moins rire les Marocains en prônant le droit des hommes de coucher avec les cadavres de leurs femmes décédées.

Lire la quatrième partie : JUIFS ET MUSULMANS DE FRANCE, QUI SONT LES PYROMANES : 4/5 - PIERRE-ANDRE TAGUIEFF, L’UTILE ARTIFICIER AU SIONISME – PAR DRISS AJBALI

Mais là où Bensousson est le plus injuste et cruel, c’est quand il évoque le sort de la communauté juive de Casablanca dont il est originaire. Réduite, en ces années 2002 à 1600 personnes, il déplora que « ses fêtes, communions et mariages sont annulés, ses rassemblements implicitement interdits. » avant d’ajouter que les « jets de pierre, crachats et agressions verbales font partie de son quotidien ».  

Dans cette dernière allégation, il y a quelque chose qui cloche. Si non, il faudra que Bensoussan nous explique pourquoi les Juifs marocains d’Israël se considèrent comme des Israéliens de chaque jour et demeurent des Marocains de toujours. 

 

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