Le Maroc conforte son axe stratégique avec Washington, Alger s’enferme dans sa litanie – Par Naïm Kamal

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Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères et le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio au Département d’État à Washington le 8 avril 2025

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Tandis qu’Alger, n’osant pas rappeler, comme à son habitude, son ambassadeur à Washington, se replie une fois de plus sur ses obsessions surannées, le Maroc poursuit sereinement le renforcement d’un partenariat stratégique avec les États-Unis, autour d’un axe central : la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Naïm Kamal revient sur la réaffirmation d’une position américain qui a peu varié. 

Par Naïm Kamal

Entre Washington et Rabat, une clarification bienvenue

Mardi, à Washington, Nasser Bourita, premier ministre marocain des Affaires étrangères maghrébin à être invité par la nouvelle Administration américaine, s’est d’abord entretenu avec Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump. Au cœur de ces discussions : le partenariat stratégique multidimensionnel entre le Maroc et les États-Unis et les questions régionales d’intérêt commun, notamment le dossier du Sahara. On conçoit facilement que c’était un prélude nécessaire à l’entretien qui allait suivre avec le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio. Rien bien sûr d’expansif n’a filtré de cette rencontre si ce n’est qu’elle a été globale, servant fort probablement à ‘’réaccorder’’ les violons sur ce qui intéresse l’administration Trump et préoccupe le Maroc.

La rencontre intervient dans un contexte où l’administration américaine, revenue aux fondamentaux qui ont marqué la déclaration présidentielle de décembre 2020, confirme et consolide sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. L’entretien parallèle entre Nasser Bourita et le Secrétaire d’État Marco Rubio a permis de le réaffirmer sans ambiguïté : les États-Unis considèrent que l’autonomie sous souveraineté marocaine constitue la seule solution viable, sérieuse et durable.

L’axe Rabat-Washington, fondement d’une stabilité régionale

Ce n’est pas la première fois, ni sans doute la dernière, que l’administration américaine, qu’elle soit républicaine ou démocrate, met en avant la solidité de l’alliance maroco-américaine. Mais celle de Donald Trump est plus franche dans son soutien et c’est sur cette base qu’en décembre 2020, l’actuel et ancien président des Etats Unis avait signé un décret présidentiel historique reconnaissant la souveraineté pleine et entière du Maroc sur l’ensemble de son Sahara. Un acte qui, par sa nature juridique et son poids politique, ne relève pas de la diplomatie symbolique, mais d’une prise de position ferme, rationnelle et alignée sur les intérêts stratégiques des deux pays.

C’est dans ce sillage que Marco Rubio, dans sa déclaration récente, a affirmé que les États-Unis « faciliteraient les progrès vers une solution basée sur l’autonomie » et exhorté les parties à entamer sans délai des négociations dans ce cadre. Il ne s’agit plus de simples déclarations de principe, mais d’un soutien structurant à l’initiative marocaine qui, faut-il le rappeler, bénéficie d’un soutien croissant au sein de la communauté internationale.

La proposition d’autonomie, qualifiée de sérieuse, crédible et réaliste, dépasse largement le cadre des formules diplomatiques usuelles. On verra plus tard ce que l’Administration américaine met dans ce qu’elle désigne par les vocables ‘’ une véritable autonomie’’, Rabat n’étant pas fermé à la négociation qu’il appelle de ses vœux. L’essentiel à retenir aujourd’hui est que le plan d’autonomie marocain se présente de plus en plus en matrice autour de laquelle s’articule toute perspective de règlement. Washington le sait, Paris et Madrid le soutiennent, Rabat l’assume, Alger comme de bien entendu le redoute.

L’Algérie en retrait, le Maroc en mouvement

Le pouvoir algérien n’a pas tempêté ni menacé, se contentant de ‘’regretter’’ la réaffirmation de la position américaine, répétant sa litanie dépassée. Appel du pied, offre des ‘’métaux rares’’, contrats pétroliers, exhumation de la saugrenue idée de partage, Alger n’a pourtant pas lésiné sur les moyens et les reniements en tablant sur la ‘’diplomatie transactionnelle’’ qu’on prête au locataire de la Maison Blanche. Rien n’y fait.

À défaut de reconnaître les mutations régionales et internationales, toujours en retard d’une révolution, l’Algérie s’enterre une fois de plus dans sa rhétorique de rejet, réduisant sa diplomatie à l’art de l’indignation et du bégaiement.

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