Repentir de Hicham El Bastaoui : Les apostats des arts

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Mohamed Abdelouahab Rafiki (à d.) et Hicham Bastaoui

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Hicham El Bastaoui, acteur à ce qu’il parait, mais inconnu au bataillon du Quid.ma avant qu’il ne se renie comme artiste, demande pardon à Dieu, se déclarant innocent de toutes les œuvres qu’il a commises, suppliant les spectateurs ou les téléspectateurs de supprimer sur la toile toutes les images qui le concerne. Il n’est pas le premier à faire acte apostasie. 

Dans l’actuelle génération on compte parmi les renégats des arts le rappeur Nizzy-Bee, et dans les années 80 du siècle dernier la star de la chanson marocaine, avec Abdelouahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayate, en compagnie d’un animateur radio et aussi chanteur à ses moments perdus, Saïd Zianni qui a achevé sa vie avec le titre de cheikh en Arabie Saoudite. Mais cette vague c’est surtout en Egypte qu’elle a commencé et qu’elle a prospéré.

Naturellement, le fondement même de la liberté impose que l’on respecte les choix personnels de ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur choix antérieur, mais rien dans la religion musulman n’exige que le repentir soit public, mais une affaire entre le Tout Puissant et ses serviteurs.  Du coup, la théâtralisation du repentir se transforme en acte prosélyte et une tentative de culpabilisation de l’art et des artistes    

Mohamed Abdelwahhab Rafiqi, revenu de la salafiya jihadya et depuis chercheur en sciences religieuses, très écouté, s’est exprimé a dans un post sur sa page Facebook qui dispense de tout autre commentaire : «Que tu te retires du domaine artistique est une décision et une liberté personnelle où nul n’a le droit de s’immiscer. Ce qui agace dans ce sujet, à l’instar de ce qui s’est passé en Egypte avec nombre de comédiennes, est de lier cette question au repentir à Allah et au reniement de toutes les œuvres précédentes».

Le chercheur en sciences religieuses a considéré que «cette corrélation abusive sème dans la conscience des gens que l’art est un vice et un péché et que l’artiste commettait un acte illicite. Ce faisant, on rabaisse l’art -en tant que mission noble et honorable et outil important permettant d’encadrer la société, d’orienter ses comportements et d’évoquer et de sensibiliser à ses préoccupations-, au rang d’une souillure, d’un pêché et d’un crime dont il faut applaudir ceux qui parviennent à s’en défaire».

Selon lui, «cette corrélation envoie le message que les professionnels de l’art ne sont pas honorables et qu’ils font un travail honteux en attendant d’aller en pèlerinage pour expier leurs péchés et demander la repentance».

«L’art est une noblesse et non pas une honte. Le considérer comme une infamie est le résultat de l’argent wahhabite qui appâtait les artistes en échange d’annoncer leur retrait», a-t-il souligné.

Et de conclure : «In fine, j’ai une petite question de jurisprudence à ces retraits pour raison de repentir : Qu’en est-il légalement des sommes d’argents acquises par l’art ? Qu’en feront-ils après le prétendu repentir ?».

 

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