Des prévisions de croissance du PIB qui interrogent celle du gouvernement

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couv-benkirane Notre gouvernement pessimiste envoie un message inappropri?, voire frustrant. Les pr?visions relatives ? la croissance du PIB au Maroc en 2015 tombent les unes apr?s les autres. Elles tablent toutes sur des taux plus ?lev?s que la moyenne des trois ann?es pass?es. Ainsi, la banque mondiale pr?voit un taux de croissance de 4,6?% et le CMC un taux de 5,1?%. Le HCP pr?voit pour sa part un taux de 4,1?% pour le premier trimestre. Ces pr?visions prennent en compte la pluviom?trie en ce d?but de la compagne agricole, la baisse du prix du baril du p?trole, la demande ext?rieure ...et ?galement la politique macro?conomique du gouvernement. Normalement, et dans tous les pays du monde, les pr?visions du gouvernement sont plus optimistes que ?celles ?labor?es par les autres, non pas par exc?s dans tous les cas, mais par volont? d'envoyer un message mobilisateur aux agents ?conomiques. On se trouve aujourd'hui devant une situation paradoxale. Notre gouvernement pessimiste envoie un message inappropri?, voire frustrant. Le pessimisme du gouvernement ne peut ?tre expliqu? par la prudence, mais par un manque de capacit? de pr?voir et d'anticiper, or gouverner c'est pr?voir et surtout agir pour assurer aux pr?visions annonc?es une cr?dibilit? aupr?s des agents ?conomiques, y compris les citoyens-?lecteurs- contributeurs-consommateurs. Les pr?visions adopt?es pour la pr?paration du projet de loi des finances, et maintenues apr?s le changement de conjoncture, sont d?pass?es par les ?v?nements. La compagne agricole s'annonce bonne. Le prix du baril du p?trole a baiss? de moiti? et avec lui les prix des carburants, l'?lectricit? devrait suivre la m?me tendance, mais le gouvernement est bien d?cid? d'imposer aux citoyens, et ? l'?conomie, de payer un prix qui n'a rien ? voir avec les co?ts et le march?. Il r?it?re le comportement de certains int?r?ts puissants qui s'en fautent de tout (soci?t?s d'assurances, banques, op?rateurs du secteur du transport, importateurs du beurre, caf?, th?, les promoteurs immobiliers...) et imposent leur loi ? tout le monde. Les prix des mati?res premi?res, en premier lieu les c?r?ales, sont en baisse pour la troisi?me ann?e cons?cutive. La demande ext?rieure destin?e aux produits marocains, y compris les d?riv?s des phosphates, s'am?liore, les perspectives des services et du commerce, y compris le tourisme , demeurent bonnes. L'inflation import?e recule, les perspectives de croissance des IDE paraissent favorables, surtout si les hommes d'affaires des pays du golfe tiennent ? concr?tiser leurs engagements pris ? Casablanca ?. Les donn?es de la conjoncture sont donc favorables ? un vent d'optimisme et non pas le contraire, mais le gouvernement a tenu ? ce que ces ?volutions soit oubli?es pour continuer ? imposer une politique ?conomique restrictive et incompatible avec ce qu'exige la conjoncture actuelle. Le discours gouvernemental, habitu? ? utiliser des ?l?ments plaidant pour la continuit? de l'aust?rit? budg?taire et une politique mon?taire ciblant l'inflation, tourne aujourd'hui en rond, parce que ces ?l?ments n'ont plus de consistance. Le prix du baril du p?trole, qui a rendu la d?compensation des prix des carburants possible, l'annulation de l'inflation import?e... ont rendu ce discours caduc et avec lui la politique ?conomique qu'il tend ? d?fendre. Le risque qui plane sur l'?conomie est celui de se trouver face ? une politique ?conomique qui vienne an?antir le potentiel de croissance en agissant ? contrecourant. La demande finale, influenc?e par cette politique, peut jouer contre une croissance soutenue si le gouvernement continue ? privil?gier l'aust?rit?. La croissance de la consommation des m?nages est d?j? imput?e, les recettes de la TVA ? l'int?rieur le prouvent, celle de l'administration est appel?e ? suivre le m?me cheminement cette ann?e. Les chiffres relatifs ? l'investissement public annonc?s sont sans fondement. Ces chiffres cachent d'autres moins fantaisistes.

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