Les exportations du Maroc vers les pays du golfe sont anormalement faibles

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?Le discours royal lu devant l'AG de l'ONU doit inspirer nos hommes d'affaires. Le d?veloppement du Maroc doit s'inscrire dans une perspective d'ind?pendance et de partenariats diversifi?es

Entre le Maroc et les pays du golfe, les relations politiques et humaines sont excellentes. La succession de l'?mir Tamim, ami du Maroc depuis longtemps, ? son p?re d?missionnaire a dissip? les nuages qui s??taient accumul?es dans le ciel des relations entre le Maroc et le Qatar depuis le coup d'Etat du cheikh Khalifa Al Thani contre son p?re.

L'initiative du conseil de la coop?ration des Etats du golfe invitant le Maroc ? l?int?grer et la d?cision de lui octroyer un don de 5 Mds de dollars en disent long sur la qualit? et la sp?cificit? de ces relations. Les relations financi?res entre les deux parties ont ?t? elles aussi, durant une longue p?riode, de tr?s bonne qualit?. Les pays du Golfe ont ?t? parmi les principaux bailleurs de fonds au financement de plusieurs projets de d?veloppement et ont apport? des aides au budget de l'Etat depuis le d?but des ann?es 1960. Les fonds Kuwaitien et Saoudien et le fonds arabe pour le d?veloppement ?conomique, install? au Kuwait, ont ?t? suivi par le fonds Abou Dhabi et la Banque Islamique dans l'effort de soutien au Maroc. L?Arabie Saoudite avait pris l'initiative d?annuler une dette d'environ 2,5 Mds de dollars apr?s la crise de la dette ext?rieure des ann?es 1980 et le Kuwait avait accept? de transformer une partie de sa dette en investissements. Les ?mirats Arabes Unis, avec lesquelles le Maroc entretient des relations privil?gi?es, a toujours aid? le Maroc hors dette.

A cette coop?ration entre Etats s'ajoutent les investissements directs dans le cadre de soci?t?s mixtes qui ont contribu? au d?veloppement de certains secteurs, tel le tourisme, et ? la mont?e des IDE ? partir des ann?es 1980. Les IDE qui se limitaient ? 30 millions de dollars seulement ? la fin des ann?es 1970 sont pass?s ? 420 millions de dollars ? la fin des ann?es 1980 et beaucoup plus apr?s gr?ce ? une contribution des investissements en provenance des pays du Golfe. Les Koweitiens, pionniers ? ce niveau, se montrent moins audacieux qu'ils ne l'?taient auparavant. La crise de la soci?t? morocco-kuwaitienne, qui a fait l'objet d'un rapport du parlement koweitien, a eu des effets n?gatifs qui n?ont que trop dur?. Les EAU se sont montr?s tr?s entreprenants et pr?ts ? investir dans plusieurs secteurs strat?giques depuis des ann?es, la reprise de 53?% du capital de Maroc T?l?com par Etisalat, Jlec, qui change d?appellation et devient Taqa Maroc, en plus d?un grand nombre de projets touristiques montrent un engagement qui s'affirme.

Si les relations entre les deux parties ont ?volu? positivement au fil du temps, et marquent une reprise forte ces derni?res ann?es, les ?changes commerciaux n'ont pas suivi le m?me cheminement. Ils se sont limit?s, la plupart du temps, ? l'importation du p?trole par le Maroc, donnant lieu ? un d?ficit commercial ?norme et chronique.

Le principal partenaire commercial du Maroc reste, et de loin, l'Arabie Saoudite.

Ainsi, les transactions commerciales entre le Maroc et les pays du Golfe ont totalis? 29,2 Mds de dirhams en 2013 selon l'office des changes, dont 80?% r?alis?es avec l'Arabie Saoudite.

Selon la m?me source, les exportations marocaines aux pays du Golfe n'ont pas d?pass?es 1,2 Mds de dirhams alors que les importations, domin?es par les produits ?nerg?tiques (65,6%), totalisent 28 Mds de dirhams. Les exportations du Maroc vers cette partie du monde stagnent depuis 2005. D'ailleurs elles ?taient aux environ de 700 millions de dollars auparavant.

La balance commerciale du Maroc avec les pays du golfe a enregistr? ainsi un d?ficit de 27 Mds de dirhams. Ce d?ficit n'?tait que de 7,2 Mds de dirhams en 2003. L'?volution du prix du baril de p?trole depuis y est pour beaucoup, mais ?galement d'autres produits, y compris le souffre brut import? par l'OCP.

M?me si les transferts des MRE travaillant dans les pays du Golfe (9 Mds de dirhams en 2013 contre 1,2 Mds de dirhams en 2003) , les dons (6,3 Mds de dirhams en 2013), les recettes de voyages (3,7 Mds de dirhams en 2013) et les investissements directs (6,2 Mds de dirhams en 2013) compensent le d?ficit commercial avec ces pays, comme l'a remarqu? l'OC, il est anormal que les exportations du Maroc restent limit?es ne g?n?rant que presque 1 Md de dirhams par an, sachant que l'Arabie Saoudite est dores et d?j? un concurrent de l'industrie phosphati?re et qu'elle dispose d'avantages comparatives (?nergie, gaz, souffre, proximit? au plus grands march?s, etc). Le march? du Golfe pr?sente des opportunit?s pour les exportations agricoles et agroalimentaires, de textile, d'industrie ?lectrique... non encore explor?es. Les partenariats et les joint-ventures peuvent servir ? r?ussir des perc?es dans un march? o? la concurrence est dure. Dans les deux cas, la culture des affaires doit ?voluer dans ce pays. Le discours royal lu devant l'AG de l'ONU doit inspirer nos hommes d'affaires. Le d?veloppement au Maroc doit s'inscrire dans une perspective d'ind?pendance et de partenariats diversifi?es pour ?viter les pi?ges des choix unidimensionnels et de la d?pendance.

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