Marchés financiers : Une conjoncture qui ne présage rien de bon

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Autrefois, les gens ont ?t? pay?s pour pr?ter de l'argent

Nous cr??mes jadis le taux d?int?r?t des suites du besoin d?avances pour plusieurs raisons. Le taux servant ? r?mun?rer le risque pris par le cr?ancier en c?dant une certaine somme de son argent. Puis il appara?t logique par la suite au regard des th?ories ?conomiques qui chamboulent le 16?me et 17?me si?cle, quant ? la r?mun?ration de l?inflation. Autrement dit la r?mun?ration du temps, qui g?n?ralement use la valeur de l?argent par l?augmentation des cr?dits, th?orie de la masse mon?taire. Par exemple 100 dhs aujourd?hui me permettent de payer ma facture d??lectricit?, demain les 100 dhs me permettront d?en payer seulement la moiti?. Ce sch?ma, grossi?rement pr?sent?, a ?t? pr?dominant pendant une longue p?riode de notre jeune histoire financi?re. En d?autres termes jusqu'? il y a quelques ann?es.

Mais maintenant les banques centrales font ce qui ne semblait pas possible auparavant. Emprunter ? des taux d'int?r?ts n?gatifs. La Suisse emprunte ? -0.75%; le Danemark lui ? -0.65%; la Su?de ? -0.5% ; le taux d?int?r?t de la zone Euro est aux alentours -0.3% ; et le Japon a tout juste rejoins le club des emprunteurs ? taux n?gatifs, le mois dernier avec un taux de -0.1%. Ceci a non seulement pouss? les co?ts d'emprunts ? court terme au-dessous du z?ro, mais aussi ceux s??talant sur 10 ans comme s?est le cas de la Suisse et du Japon. En somme, aujourd?hui, plus de 7 trillions de dollars repr?sente la valeur de la dette mondiale ? rendement n?gatif.

Alors pourquoi les banques centrales font-elles ceci?? Et pourquoi quelqu'un ach?terait-il une obligation qui le r?mun?rerait n?gativement? Le premier ?l?ment de r?ponse ?vident est une conjoncture morose?; une croissance et un taux d?inflation tr?s bas par rapport aux pr?visions ?conomiques, crispant l?offre et la demande du march? action d?o? des r?sultats n?gativement haut sur la majorit? des places financi?res pour l?ann?e qui s?est ?coul?e. L?hypoth?se sous-jacente ?tant la d?connexion entre les march?s financiers et l??conomie r?elle, qui elle se comporte de mani?re prudente et a retenu les le?ons de la crise de 2008. D?ailleurs l??pargne des m?nages est au plus haut, mais les banques ne trouvent pas le moyen de r?mun?rer leur argent plac?, ce qui cr?e une distorsion entre taux d??pargne pr?sent? aux particuliers et taux de rendement de l?argent plac? par la banque sur les march?s, impactant n?gativement leur produit net bancaire. Cette situation d?note une fin de cycle pour ce qui est des banques traditionnels, qui se voient chiper leur mod?le de croissance par l????Uberisation?? de l??conomie, qui pr?sage ? la t?te du march? des banques de demain, les g?ants de l?informatique comme Google, Facebook ou encore Apple, ayant respectivement pour capitalisation boursi?re, en dollars, 485.3 milliards,307.2 milliards, 537.3 milliards.

Nous assistons donc ? un ph?nom?ne sans pr?c?dent, qui est que le moteur de notre syst?me financier, ? savoir le cr?dit ? travers le concept de division fractionnaire n?a plus le vent en poupe, dans plusieurs r?gions du monde, dont les plus touch?es sont les r?gions qui ne connaissent toujours pas un fort d?veloppement des fonds d?investissement, les ??requins?? de la finance moderne. Cela dit un probl?me de taille demeure, notre syst?me financier n'a pas ?t? construit avec en m?moire l??ventualit? d?emprunts r?mun?r?s n?gativement et qui plus est ? cette ?chelle.

Les plus grands perdants sont pour une fois les grandes banques, assurances et investisseurs institutionnels en g?n?ral. Car leurs marges s?amincissent ? mesure que la situation s?accentue, cr?ant une forte concurrence sur plusieurs march?s, notamment celui des devises (?change de plus de 5000 milliards/jour) o? les Etats-Unis tirent leur ?pingle du jeu, en rehaussant leur taux directeurs ? l?aune d?une conjoncture ?conomique favorable, propulsant la demande du dollars au d?triment des devises des ?conomies ?mergentes et bien sure de l?euro. Le retrait potentiel de Zurich du Maroc, en est un signe avant coureur (Lire Assurance : Zurich abandonnerait-il sa filiale marocaine).

La conjoncture ?conomique et financi?re mondiale de l?ann?e 2016 est fragile car nous vivons une p?riode de ruptures et de transitions sans pr?c?dent, et ce dans plusieurs domaines, qui profiteront certainement au commun des mortels, reste ? savoir ? quel prix??

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