COP 22 : L’Académie du Royaume du Maroc Face au changement climatique, du 18-20 octobre à Marrakech

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Se déroulant en Afrique, la COP 22 devrait donner lieu à des développements importants sur les liens entre le développement économique et social, le respect des droits humains et la lutte contre les dérèglements climatiques

La 22e conférence des parties sur le réchauffement climatique (COP22) se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. Après la signature d’un accord universel au Bourget elle devra notamment préciser plusieurs points clé du texte. Liens entre adaptation et atténuation, question des financements, partage des solutions, justice climatique. Se déroulant en Afrique, elle devrait donner lieu à des développements importants sur les liens entre le développement économique et social, le respect des droits humains et la lutte contre les dérèglements climatiques.

En amont de cette conférence, l’Académie du Royaume du Maroc a souhaité organiser une rencontre de haut niveau qui rappelle les transformations majeures que traversent aujourd’hui les sociétés, en mettant l’accent sur des concepts comme ceux de nouveau régime climatique et d’Anthropocène, et établisse des recommandations pour la COP22. L’objectif final de ces Journées de l’Académie devrait être d’aboutir à une Déclaration déclinant les modalités du principe de responsabilité climatique. Celle-ci serait soumise, selon des modalités à définir, aux participants de la COP22. Les discussions seront organisées selon un principe simple : un exposé de quarante-cinq minutes d’un grand témoin auquel un panel de quatre personnes venant d’horizons différents seront invités à réagir en privilégiant des propositions. Ce sont ces propositions discutées qui constitueront la matière pour élaborer la Déclaration finale. Les intervenants viendront de plusieurs « mondes »: l’université, les organisations non gouvernementales, les entreprises, le monde politique. Les regards seront croisés entre visions africaines, européennes, américaines… Le public sera lui aussi divers. Représentants de la société civile, responsables publics au sein de l’Etat et des collectivités locales, chercheurs, il s’agit de confronter les préoccupations et les générations. Un ouvrage en version trilingue (arabe, français, anglais) sera édité à l’issue de la rencontre. Il ne s’agira pas d’actes au sens classique mais d’une reprise des idées fortes avec une rédaction accessible au grand public.

Les trois journées s’ouvriront par une allocution de bienvenue M. Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume et des allocutions des membres du comité de pilotage de la COP22 Nizar Baraka, Président du CESE, président du comité scientifique, Abdeladim El Hafi, Commissaire de la COP22, Driss El Yazami, président du CNDH, président du pôle société civile.

A la fin de cette séance, les journées se dérouleront comme suit

Conférence inaugurale : 

M. Nicolas Hulot, Président de la Fondation Nicolas Hulot

Mardi 15h-18h

Temps 1 : Comment raconter l’anthropocène aux humains ?

Introduction et animation : M. Gilles Berhault, Présidence du Comité 21

Nous vivons sous un « nouveau régime climatique » que d’aucuns appellent « l’anthropocène ». Il s’agira de le caractériser dans ces différentes dimensions, de rendre sensible les transformations à l’œuvre et d’en expliciter les implications pour les humains. En particulier, il s’agira de discuter les conséquences morale, sociale, économique et politique des incertitudes sur l’habitabilité de la Terre et de la survie des espèces.

Propos liminaire : M. Baptiste Morizot, professeur en philosophie à l’université d’Aix-Marseille

Discutants :

S.E Monseigneur Marcelo Sanshez Sorondo, Chancelier de l’Académie pontificale des Sciences du Saint-Siège

M. Mohamed Alifriqui, professeur à l’université Cadi Ayyad, département de Biologie

M. Denis Couvet, professeur au Musée national d’histoire naturelle, Paris

Mme Catherine Larrère, philosophe, ancienne présidente de la Fondation de l’écologie politique, Paris

M. Gian Carlo Delgado Ramos, Département sur les “villes, la gestion, la terre et l’environnement  ” du Centre de recherche interdisciplinaire  à l’Université Nationale autonome du Mexique

M. Gilles Ramstein, chercheur, laboratoire des sciences du climat et de l’environnement,

M Mohammed Besri, professeur à l’institut agronomique Hassan II, Maroc

Conclusions : M. Abdeladim El Hafi, commissaire de la cop22

Mercredi 10h – 13H00

Temps 2 : Quel langage commun pour un nouveau récit universaliste ?

Introduction et animation : M. Jean-Pierre Dubois, universitaire, Président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme

Au regard des enjeux climatiques un « nouvel universalisme » ne saurait être limité à l’horizon de l’humanité. Il engloberait l’ensemble des êtres vivants et la biosphère. Comment concilier un socle commun des droits des êtres humains et le pluralisme des cultures, et refonder une perspective à vocation réellement universelle en y intégrant la préoccupation de la Nature ? Quelles sont la portée et l’effectivité des notions de préjudice environnemental et d’écocide dans cette perspective ?

Propos liminaire 

M. Laurent Neyret, professeur à l'Université de Versailles-Paris Saclay, spécialiste de droit de l'environnement

Discutants 

M. Yann Aguila, Conseiller d’Etat, avocat au cabinet Bredin Prat

M. Alexandre Faro, avocat, spécialiste du droit de l’environnement

M. Sébastien Mabile, avocat, Président de la Commission Droit et Politiques environnementales" de l’Union Internationale pour la conservation de la nature

M. Mohamed Behnassi, professeur à l’université de Ibn Zohr, Agadir

Mme Rahma Bourqia, Membre de l’Académie du Royaume du Maroc

M. Michel Tubiana, président du Réseau euromed des droits de l’Homme

Mme Sandra Cossart, Responsable programme globalisation et droits humains, Sherpa

M. Phinith Chanthalangsy, Chef de Section et spécialiste de programmes pour les Sciences sociales et humaines, Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, Rabat

Conclusions : M. Driss El Yazami, président du CNDH, président du pôle société civile de la COP22

Mercredi 15h-18h

Temps 3 : L’économie à l’épreuve des objectifs de développement durable

Introduction et animation: Mme Lucile Schmid, Fondation de l’écologie politique

Ce sont d’abord les populations les plus vulnérables qui subissent les conséquences du dérèglement climatique. Comment instaurer le droit au développement durable de tous les pays et assumer pleinement la responsabilité historique des pays industrialisés ? Comment articuler la transformation vers des modes résilients de production et de consommation et une répartition plus égalitaire des richesses ? La notion de « biens communs » ouvre t elle droit à une nouvelle conception des relations économiques et sociales ? Peut-on repenser des notions aussi centrales que celles de profit, d’échanges, de capital au regard d’une pensée du long terme qui prenne en considération la valeur de la Nature ?

Propos liminaire : Mme Marie-Hélène Parizeau, présidente de la COMEST de l’UNESCO, (Commission mondiale d’éthique, des connaissances scientifiques et des technologies, philosophe

Discutants 

M. Tom Heller, membre du groupe de haut niveau des Nations-unies sur le financement des politiques climatiques

Mme Cécile Renouard, Philosophe, directrice du programme « CODEV- Entreprise et développement », ESSEC, Business School

M. Eric Lavillunière, coordinateur général du RIPESS Europe et responsable du projet Re=Economy au Centre Ecological Learning Luxembourg

M. Patrice-Henry Duchène, délégué au Développement Durable du Groupe PSA

M. Mohammed Soual, directeur conseiller d’OCP

Mme Fatima Arib, professeur d’économie et chargée de mission développement durable et grands projets - Université Cadi Ayyad, Marrakech

M Pierre-Noel Giraud, professeur d’économie ParisTech

M. Roger Guesnerie, économiste, professeur au collège de France

Conclusions : M. Nizar Baraka, Président du CESE, président du comité scientifique de la COP22

jeudi 10h- 13h

Temps 4 : Le défi climatique, un nouveau temps du politique ?

Introduction et animation : Mme Hélène Flautre, ancienne députée européenne

Les effets souvent différés, invisibles et irréversibles du changement climatique, sont mal adaptés aux processus actuels de la démocratie représentative qui ont entraîné la professionnalisation du personnel politique et la priorité donnée au court terme sans prendre en considération les relations entre l’humanité et l’ensemble des êtres vivants. Comment inventer de nouveaux dispositifs de mobilisation, de représentation, d’action politique et institutionnelle qui permettent de prendre en compte le temps long et les risques liés au dérèglement climatique et à la disparition de la biodiversité, les enjeux de préservation et de restauration des écosystèmes, et les questions d’adaptation particulièrement dans les pays du Sud ?

Propos liminaire : Mme Maria Teresa Ribera, directrice de l’IDDRI, ancienne secrétaire d’état aux changements climatiques d’Espagne

Discutants 

Mme Catherine Aubertin, économiste de l'environnement, directrice de recherche de l'IRD

M. Hector Alimonda, auteur de « la nature colonisée », Université de Rio de Janeiro

M. Brice Lalonde, Conseiller spécial de l’ONU pour le développement durable

M. Christophe Aguiton, chercheur-militant en sciences politiques

M. Papa Meissa Dieng, Secrétaire général des partis verts d’Afrique

Mme Cristina Narbona Ruiz, ancienne ministre de l’environnement d’Espagne

M. Mohamed Kamel Jendoubi, Ancien ministre chargé des relations avec les institutions constitutionnelles, la société civile et les droits de l’homme

Conclusions : M. Haidar El Ali, Ancien ministre de l’écologie et de la pêche du Sénégal

Clôture : M. Bertrand Badie, professeur en sciences politiques

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