Les condamnations et poursuites contre des activistes de tous bords se sont multipli?es, ces derniers temps, en Alg?rie, suscitant une vive inqui?tude chez la soci?t? civile qui craint une vague de r?pression et d'atteinte aux libert?s

Les d?fenseurs des droits humains et les ch?meurs des r?gions d?sh?rit?es du sud sont les cibles privil?gi?es des foudres de la justice, pour la simple raison d'avoir exerc? leurs droits ? la libert? d'expression et aux rassemblements pacifiques. Plusieurs membres du Comit? national pour la d?fense des droits des ch?meurs (CNDDC) dans plusieurs wilayas du pays (Tamanrasset, Batna, Oum El Bouagui, Tebessa, Ouargla, Laghouat, etc.) doivent purger des peines de prison ferme pour "attroupement non arm?". Huit militants du mouvement "Ma Frat" (litt?ralement ???a n'a pas ?t? r?solu??) ont ?cop? d'un an d'emprisonnement apr?s avoir particip? ? une manifestation pacifique, en guise de soutien aux travailleurs de l'Entreprise nationale d'exploitation des mines d'or (Enor) ? Tamanrasset et pour d?noncer l'exploitation du gaz de schiste. Si Amnesty International a demand? la lib?ration des militants de "Ma Frat", le Front des Forces Socialistes (FFS), parti d'opposition historique en Alg?rie, s'est ?lev? contre "la cabale judiciaire dont est victime Noureddine Ahmine", un avocat r?put? pour avoir d?nonc? les brutalit?s polici?res lors des affrontements intercommunautaires de Gharda?a. Ahmine "fait l'objet de poursuites p?nales alors que les faits qui lui sont reproch?s sont directement li?s ? l'exercice de sa mission d'avocat", explique la Ligue alg?rienne pour la d?fense des droits de l'Homme (LADDH), dont le secr?taire g?n?ral a ?t?, lui-m?me, condamn? "pour diffamation sur la base d'une plainte sans fondement". A Tlemcen, dans l'ouest alg?rien, la militante Zoulikha Belarbi a ?cop? d'une amende de 100.000 dinars alg?riens (environ 900 euros) pour outrage au pr?sident Abdelaziz Bouteflika. "Nous assistons, ces derniers jours, ? une recrudescence alarmante des condamnations et des pressions exerc?es sur les militants associatifs et les d?fenseurs des droits de l'Homme", s'alarme le FFS. De son c?t?, Amnesty International demande aux autorit?s alg?riennes de "cesser d'arr?ter, de poursuivre en justice et d'emprisonner les personnes exer?ant pacifiquement leurs droits ? la libert? d'expression et de manifestation pacifique". Quant ? la LADDH, elle enregistre "avec inqui?tude" l'accroissement des d?passements de toutes sortes contre les d?fenseurs des droits humains, appelant le pouvoir alg?rien ? "cesser de faire obstacle ? l'exercice pacifique des libert?s".